À l’Institut universitaire des technologies (Iut), le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a tenu une assemblée générale, le jeudi 31 août. Plus d’une trentaine d’enseignants y ont pris part, et ensemble, ils se sont mis d’accord pour débuter une grève « à l’instant même ». Rappelons que la veille mercredi, le Syndicat du personnel de l’Université des Comores s’était réuni pour les mêmes raisons, et la même annonce de grève y a été faite.
Le secrétaire général du Sneuc, Abdou Saïd Muignidaho, a communiqué, à l’issue de cette assemblée, que deux points essentiels ont été discutés lors de cette réunion. En premier lieu, les grévistes demandent l’amendement de la loi sur l’enseignement supérieur. Reconnaissant que l’Université des Comores vit dans un climat d’instabilité depuis presque six ans, ils insistent sur cette revendication. Deuxièmement, ils exigent la régularisation des arriérés de salaires qui représentent actuellement trois mois de rémunération impayés.
Les enseignants universitaires traverseraient une véritable épreuve. «Nous sommes tous unanimes sur ce point : nous entamons une grève illimitée dès aujourd’hui, jusqu’à ce que ces trois mois d’arriérés de salaire soient payés. Sans cela, nous ne pouvons pas accomplir nos tâches respectives. En ce qui concerne le second point, nous ne pouvons pas envisager la rentrée 2023-2024 tant que les instances universitaires ne seront pas rétablies, notamment les doyens, les directeurs, le conseil scientifique, le conseil d’administration, etc.», a-t-il expliqué.
Cette grève devrait avoir comme conséquences, présentement, l’arrêt des travaux d’encadrement des étudiants dans leurs travaux de fin d’année, et l’interruption des tâches administratives, notamment. Lors de la réunion, un enseignant vacataire, parlant des arriérés de paiement, a exprimé ses inquiétudes face à cette situation qui les laisse sans espoir. «Ce n’est pas simplement de la négligence, c’est également un grand mépris. Comment en sommes-nous arrivés à être traités avec si peu d’égard ? Sommes-nous si insignifiants à leurs yeux ?», s’est-il indigné devant ses collègues.
