Les travaux des assises nationales sur l’éducation ont été officiellement lancés le 15 juin par le président de la République, Azali Assoumani. Depuis cette date, les responsables des équipes en charge de l’analyse des consultations populaires sont à pied d’œuvre pour dépouiller les contributions recueillies.Neuf groupes thématiques, chacun composé de quatre membres, dont un expert, ont été constitués selon les neuf grandes thématiques identifiées. Leur mission est de revoir les structures juridiques et les textes réglementaires, tout en compilant les recommandations issues des consultations en lien avec leurs domaines respectifs. Ces groupes devront produire une synthèse du document de base qui sera présenté lors des assises proprement dites, prévues du 30 juin au 2 juillet.
Le chargé de communication des assises, Kazouine Souef, s’est félicité du bon déroulement de la phase de consultation populaire. Il a salué une forte mobilisation citoyenne sur l’ensemble des îles. «La population s’est exprimée librement. Des participants de tous horizons ont contribué en fonction de leur expérience, de leurs besoins et de leur vision pour orienter l’école que nous voulons pour nos enfants», a-t-il déclaré.
Il a soutenu que les doléances recueillies étaient globalement similaires d’une île à l’autre, notamment sur les problèmes récurrents tels que le bénévolat ou le manque d’infrastructures scolaires. Il a également fait remarquer qu’à Ndzuani et Mwali, plus de 75 % des élèves fréquentent des établissements publics, alors qu’à Ngazidja, la majorité est scolarisée dans des établissements privés.
Selon lui, toutes les couches sociales ont été impliquées dans le processus, et leurs recommandations seront prises en compte, conformément à l’esprit d’une assise nationale. D’après lui toujours, des contributions continuent d’arriver, certaines envoyées par courrier ou déposées sous enveloppe fermée au ministère de l’Éducation nationale.Les travaux préparatoires ont commencé le 29 mai et se poursuivront jusqu’au 2 juillet. Près de 90 personnes sont mobilisées pour cet important rendez-vous national. Chaque île compte 15 membres pour les travaux d’organisation, tandis que les groupes thématiques réunissent 36 membres, accompagnés de 9 experts.
Cependant, certains participants s’inquiètent du temps accordé à cette phase de préparation, estimé insuffisant au regard de l’ampleur des enjeux. Un administrateur de l’Université des Comores, membre d’un groupe thématique ayant requis l’anonymat, évalue les enjeux :«Je suis convaincu que les thématiques abordent des problématiques réelles du système éducatif local. Mais il manque une enquête populaire approfondie. Tout le monde sait que notre système éducatif se dégrade d’année en année. Or, les solutions tardent à venir. Si cette énième initiative n’aboutit pas à des résultats concrets, ce serait un échec collectif et un signal inquiétant pour les jeunes en âge de scolarisation».