Les assises nationales sur la transformation de l’éducation nationale ont pris fin, à l’issue d’une grande cérémonie organisée, le 3 juillet au palais du peuple, en présence du chef de l’État, Azali Assoumani. Au terme de près de deux semaines de réflexion et d’échanges sur l’état du secteur éducatif du pays, les experts ont formulé de nombreuses recommandations. Celles-ci concernent aussi bien la gouvernance, que l’enseignement dans son ensemble. Pour ce qui est des examens nationaux, le document de 45 pages, consulté par Al-watwan exhorte les autorités à supprimer les sessions de rattrapage. Il est apparu que les épreuves du second groupe du baccalauréat tout comme celles du Bepc manquent de sérieux.
Un constat qui fait l’unanimité depuis des années. Tous les ans, de nombreuses voix appellent à reformer les épreuves orales de deuxième groupe ou à les bannir tout court. La principale raison est qu’il s’avère que tous les candidats déclarés admis au second groupe, excepté bien sûr les absents, réussissent. Cela renforce « l’image d’un examen fantoche ». C’est devenu une promenade de santé. Toujours est-il que c’est grâce à ces séances de rattrapage que le taux de réussite décolle à un rythme acceptable. En 2024, par exemple, à Ngazidja, avec les admis au premier tour, le taux était de seulement de 16.96%. Après la proclamation des épreuves du 2ème groupe, le taux global du centre de Moroni, a grimpé à 44.71%.
Augmenter les droits à l’université
Dans leurs recommandations, les experts n’ont pas épargné le concours d’entrée en sixième. Les experts, sans donner trop de détails, recommandent la suppression de cet examen dont la réussite sanctionne l’entrée au collège Cette année, ils étaient 21 638 candidats au niveau des trois îles. Il faut noter que les maux qui caractérisent l’éducation nationale sont nombreux et ne se concentrent pas uniquement sur les examens nationaux. Mais d’autres problèmes structurels subsistent encore à l’instar, du manque de titularisation d’enseignants. Pour remédier à cela, les autorités ont été sollicitées à améliorer les statuts de ces derniers et leurs conditions de travail. «Il faut recruter les enseignants bénévoles et mettre en place des formations initiales et continues au profit de tous les enseignants», lit-on dans les conclusions des assises, lesquelles ont révélé des défis de financement du secteur éducatif, très dépendant de l’aide extérieure. Parmi les pistes avancées, on retrouve la mise en place d’une imprimerie nationale qui permettrait de réduire le coût d’acquisition des manuels scolaires tout en réduisant la facture éducative des familles.
Au niveau pédagogique, un renfoncement du français à tous les niveaux, et l’enseignement du Shikomori aussi bien au primaire qu’au secondaire, sont à prévoir. Toujours moins développée, la formation technique et professionnelle a besoin de plusieurs reformes, notamment une diversification de l’offre de formation. Cette mesure est aussi valable au niveau de l’Université des Comores, appelée à revoir ses filières en se tournant vers de nouvelles filières professionnalisantes adaptées aux réalités économiques du pays. Les recommandations ont insisté sur la création d’un fonds national dédié à la recherche universitaire. Enfin, les experts jugent qu’il est temps de revoir à la hausse les droits d’inscription à l’Université pour appuyer le fonctionnement de l’institution. (Nous reviendrons largement sur ces conclusions des Assises ainsi que sur les autres recommandations dans nos prochaines éditions).