Comme prévu, les 13921 candidats inscrits au baccalauréat de cette année ont démarré les épreuves écrites hier. L’épreuve de philosophie a ouvert le bal de cet examen qui va se dérouler du 12 au 17 septembre. Devant chaque sous-centre d’examen, les parents attendaient, l’air stressé, la sonnerie de midi pour serrer leurs enfants dans les bras.
Selon Maoulida Said, parent d’élève, « attendre devant les portes la sortie de nos enfants les rassure et les font comprendre qu’ils peuvent compter sur notre soutien ».
Cette année, le lycée Saïd Mohamed Cheick accueille 575 élèves dont 20 n’ont pas pu prendre part à l’épreuve de la philosophie de ce dimanche. Le responsable du site, Mohamed Mansouri a fait savoir qu’un élève est tombé malade durant l’épreuve de Philosophie. « Il n’a pas pu terminer mais nous n’allons pas le pénaliser. Nous allons corriger le peu qu’il avait eu le temps de rédiger et pourra poursuivre le reste des autres matières », a-t-il rassuré.
De son côté, le chef du centre, Mohamed Ali, a confirmé l’expulsion d’un élève. Selon lui, «il s’agit d’un élève de la série A4, surpris avec un téléphone ayant plusieurs sujets corrigés de philosophie. Tenant compte de la gravité de son acte, cet élève a été directement confié à la gendarmerie». Le fait d’être surpris avec un téléphone dans les salles d’examen est parmi les fautes graves énumérées et annoncées par l’Office national des examens et concours (Onec) ainsi que le ministère de l’éducation nationale un mois avant la tenue des examens nationaux.
Une source de la gendarmerie a confirmé sa garde-à-vue. Elle fait toutefois savoir que l’Onec ne leur a pas remis le téléphone pour « une enquête qu’ils disent mener », et souligne avoir compris que « l’Onec ne veut pas que l’histoire fasse écho ».Au Groupe scolaire Fundi Abdoulhamid (Gsfa), « avant l’ouverture du portail principal, je me suis adressé aux élèves pour leur rappeler les sanctions évoquées par les autorités compétentes en cas de fraudes ou d’utilisation d’appareil électronique », a avancé Nourdine Salim, chef du centre du Gsfa.
Il a souligné que les forces de l’ordre déployées sur ce site, ont réalisé un travail remarquable. « Ici, ce sont des candidats de la série C que je qualifie comme les élites du pays, et ils ont bien reçu le message car nous n’avons rencontré aucun problème durant cette première épreuve. Pour ce qui est du respect des mesures sanitaires, nous avons reçu du matériel de la part du croissant rouge comorien et avons procédé vendredi à la désinfection des salles. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires avec des produits pour le lavage des mains et des cache nez au cas où un étudiant aurait oublié le sien », a indiqué Nourdine Salim. On dénombre 355 élèves répartis dans 18 salles sur ce site et un élève absent à cette première épreuve.
Au nord de Moroni, plus particulièrement au centre de Maahad, 298 élèves inscrits six candidats ont manqué à l’appel de la première épreuve. « Tout s’est déroulé dans de bonnes conditions, nous n’avons rien signalé d’anormal et la surveillance a été parfaite, a indiqué le chef de ce sous centre », Hadji Ibrahim. Thoura Toiha déclare quant à elle « ne pas pouvoir dire que la philosophie était difficile ou facile », tout simplement parce que « je m’attendais plutôt à un sujet sur la violence, étant donné la situation qui prévaut dans le pays».
Comme chaque année depuis déjà près de cinq ans, les élèves de la région de Bambao se sont réunis hier de bon matin à l’école Omar Ibn Khaldun, le sous-centre qui accueille les élèves de cette région de dix-sept localités, pour les examens nationaux. « Cette année, 445 candidats sont inscrits dans ce sous-centre répartis en 22 salles. Parmi eux, 274 sont de la série A4, 84 de la série A1 et 85 de la Td », a fait savoir le chef du centre, l’inspecteur Aboubacar Madi qui regrette l’absence de 5 candidats.
Il se réjouit qu’aucun incident majeur ne soit enregistré.Chamsoudine Saïd candidat de la série A4 a, quant à lui, trouvé l’épreuve de philosophie « facile » et se réjouit du fait qu’ils ne sont pas tombés sur des surveillants aigris. Un point de vue que partage Akram Daoud de la série D, qui soutient que « quand on tombe sur des surveillants souriants, ça donne de l’espoir et nous fait travailler sans craintes ».
Cependant, composer les examens nationaux au sous-centre de Bambao sis à Vuvuni n’était pas bien vu par la notabilité de cette région qui optait pour « la délocalisation du sous-centre à seulement un mois avant leur déroulement », pour cause des événements du 22 juillet. Le surveillant de l’école privée de Mkazi, Said Ali, interrogé sur ce sujet a embrassé la décision du ministère de l’Education à ne pas décentraliser ce sous-centre d’examen, « car cela aurait troublé les élèves habitués à rester dans la région ».
Saïd Mohamed Nassim, président du comité local de Vuvuni partage cette façon de juger la situation de Saïd Ali.
Il remercie, à son tour, le ministère de l’Education pour n’avoir pas avoir cédé à la requête de la notabilité de Bambao et explique que « les événements du 22 juillet ne devraient en aucun cas toucher l’éducation sacrée de nos enfants ».Toujours dans ce contexte, Madi Ibrahim, notable de la ville d’Ikoni joint hier en début de journée pour faire part de son appréciation vis-à-vis de cette situation a regretté le fait que le ministère n’a pas répondu à leur requête.
Adabi SoilihiNatidja et Yahya Zakaria
