Les résultats du baccalauréat ont été proclamés vendredi, 26 juillet. Les candidats de Ndzuani et de Mwali furent les premiers à être délivrés. A Ngazidja, comme toujours, le suspens était long. Il a fallu attendre jusqu’à 16h pour que le président du jury, Abdou Satar Mihidjay, lance le coup d’envoi de la proclamation, au lycée Saïd Mohamed Cheikh. En analysant de près les chiffres de l’Office national des examens et concours (Onec), il s’avère qu’au niveau national, les résultats sont moins reluisants par rapport à l’année dernière. En effet, le taux de réussite sur l’ensemble du territoire pour le baccalauréat 2019, est de 40.95%. En 2018, il était de 42.29 %. Soit une perte de plus d’un point. Donc un taux d’échec estimé à 59.07%. A Ngazidja, sur 7408, qui se sont présentés dans les centres d’examen, 901 d’entre eux sont déclarés admis pendant que 1682 ont obtenu une seconde chance. Avant le rachat (point augmenté à tous les candidats après la correction), les admis n’avaient pas atteint les 640, ceux autorisés n’étaient que 1458. Ce qui aurait donné un taux de réussite de 28.19%. Au cours de ces quatre dernières années, le taux de réussite au niveau de l’île de Ngazidja, n’atteint point, les 40%.
La série C en tête
Depuis 2016, le pourcentage des nouveaux bacheliers, oscille entre 32 et 39%. Le directeur de l’Onec, Abdou Ali, estime que la courbe peut se relever mais il y a des conditions à réunir. «Après chaque fin d’examen, on vient dresser un bilan des résultats qui parfois peuvent s’avérer catastrophiques ou encourageants. D’ailleurs, on a observé cette année, un recul comparé à l’édition précédente. On oublie que le bac est un examen qui marque la fin d’un long processus de neuf mois. Donc pour éviter une débâcle, tous les acteurs doivent, remplir leurs missions. Des parents, jusqu’aux élèves, en passant par les enseignants, les chefs d’établissements et les encadreurs pédagogiques. Si chacun honore sa part, alors, les résultats seront automatiquement satisfaisants», a-t-il avancé pour expliquer la chute du taux national de réussite.
Malgré cette faible régression constatée au niveau national, Ndzuani, reste en tête avec 51.4% suivie de Mwali (39.03%). En 2018, le rythme était le même, Ngazidja, se trouvait au bas de l’échelle derrière les autres îles. L’autre constat révélé par les documents de l’Onec, toujours pour ce qui est de l’édition 2019, concerne les séries. Sans coup férir, les séries scientifiques se taillent la part du lion. En tête, la série C. Avec ses 365 bacheliers (admis et autorisés) sur 470, elle affiche un taux de réussite de 77.66%. La série A2 est en deuxième place, avec 66.9% suivie de la série D avec 63.37%. La dernière place est occupée par la série G (29.71%), devancée respectivement par la série A1 et la A4. Sur le volet des mentions arrachées par les 1709, bacheliers de l’année, elles sont 326 (lire encadré ci-contre).
Deux mentions "Très-bien" et 90 fraudes
Sur les 901 candidats admis à Ngazidja, on compte 211 mentions. A Mwali, on a recensé s11 mentions assez-bien et 104 autres mentions à Ndzuani. Les deux mentions très-bien ont été décrochées par Ayad Abdallah Sinane du lycée de La Pléiade, sis à Moroni et Sarah Idrisse Abdou du Gsfa, tous les deux de la série C. Pour les fraudes, elles s’élèvent à 90 sur l’ensemble dont 87 à Ngazidja.
Généralement, a tenu à éclaircir, le directeur de l’office des examens et concours(Oec) de Ngazidja, Kabir Iliassa, ces cas ont été recensés dans les sites qui se trouvent hors Moroni. Et son supérieur, de l’Onec, d’ajouter : «Certains sont pris la main dans le sac avec des téléphones. Ils s’en servaient pour envoyer dehors les sujets. Il y a également, des copies éliminées pour ressemblance pendant la correction». Comment y remédier ?
Là repose le vrai problème. Kabir Iliassa estime que les parents doivent veiller dès depuis la maison pour que leurs enfants ne soient pas tentés d’orchestrer des manœuvres de triche une fois en classe. Abdou Ali lui préconise une campagne de sensibilisation sur les dangers de la triche. Et la responsabilité des surveillants dans tout ça ? D’autant plus que le plus souvent, ce sont les surveillants des couloirs qui attrapent les fraudeurs.