Le samedi 6 août, c’est-à-dire au lendemain de la fin des épreuves écrites du baccalauréat de l’enseignement général, et à une journée de la fin de celles du bac technique, le président du jury de Ndzuani a, une fois de plus, souligné la réussite de l’organisation de cet examen, et minimisé les incidents l’ayant affecté. Au sujet du nombre total des candidats absents, il a fait savoir qu’à une journée de la fin des épreuves écrites, il était encore tôt pour le savoir.
Concernant les fraudes et tentatives de fraudes recensées durant la semaine, il est resté pour le moins évasif. «Il n’y a pas vraiment de candidats éliminés... C’est vrai, il y a eu de petites fraudes, mais insignifiantes, parce qu’elles sont moins d’une vingtaine. Pour nous, cela veut dire que les choses se sont bien passées», a-t-il souligné.
Et s’agissant des fuites de sujets, il n’y en a tout simplement pas eues. «Il y a une différence entre une fuite de sujet, et quelqu’un qui a recopié son cours pour pouvoir tricher si d’aventure il est proposé à l’examen. C’est ce qui s’est passé. Il y a aussi des gens qui ont filmé le sujet [en classe] pour le faire sortir, mais comme nous les avons attrapés et confisqué leurs téléphones, ils n’ont pas pu bénéficier de la correction qui leur a été envoyée», a-t-il soutenu.
Des fuites de sujets ?
Pourtant, de nombreux témoignages de candidats et de surveillants vont à contrecourant de ces affirmations rassurantes. «Moi et d’autres camarades avons eu le sujet d’arabe déjà traité pendant la pause. Je n’ai toutefois pas osé rentrer avec mon téléphone en classe ; j’ai eu peur, car j’avais déjà vu une candidate attrapée et éliminée», a témoigné un candidat du sous-centre de Sima, le jeudi 4 août.Dans ce sous-centre, la rigueur a apparemment été de mise. «Moi je n’ai rien tenté, car nos surveillants nous disaient déjà dès l’entrée en salle que chacun devrait se débrouiller avec ce qu’il a en tête, c’est tout», a raconté un autre candidat.
Un sérieux qui a contrasté avec l’ambiance plutôt débonnaire qui avait, semble-t-il, régné dans un autre sous-centre, tout proche. «Là-bas, il n’y a pas vraiment eu d’examen. Vous comprenez bien ce que je veux dire. J’ai eu le sentiment que dans cet endroit tout le monde, y compris mes collègues surveillants, étaient unanimes pour favoriser la triche», a enfin confié un surveillant qui avait été affecté au sous-centre d’Uvanga.De toute façon, même le président du jury a finalement fait volte-face sur la fermeté et la dureté des sanctions qu’il avait annoncées au début.
Interrogé au sujet d’éventuelles sanctions qui auraient visé des surveillants, il a fait savoir qu’»il n’y a pas eu de surveillant sanctionné». «Comme le stipule le règlement, quand on attrape un candidat fraudeur dans une salle, on remplace le surveillant», a-t-il dit.Pourtant, le mardi, jour du début des épreuves, le même Dr Abdillah Saïd Amana avait annoncé que «cette fois-ci les sanctions des surveillants seront plus lourdes que les années précédentes», puisque, selon lui, «il s’est avéré que c’est le laisser-aller des surveillants qui encourage la fraude des candidats».