Cette année encore, quatre détenus ont réussi à passer toutes les épreuves du baccalauréat malgré leur détention provisoire. Âgés entre 17 et 19 ans, trois d’entre eux ont composé les épreuves de la série A4 et un autre a passé celles de la terminale A1, au parquet général de Moroni. Selon le procureur général près le tribunal de Moroni, Mohamed Soilihi Djaé, ce programme a été mis en place l’année dernière dans le but de donner une chance à ces jeunes de poursuivre leurs études. Ce programme devrait être étendu aux étudiants de l’université des Comores grâce à un système dit d’ «aménagement des peines», selon le procureur.
Un juge sera désigné pour veiller à ce que les élèves ou étudiants incarcérés puissent suivre les cours le matin et retourner en cellule l’après-midi.
Près de cinq mois en détention
Selon Mohamed Soilihi Djaé, ce programme vise à « transformer la prison en un lieu d’insertion sociale », permettant aux détenus d’acquérir des compétences pour reprendre leur vie en main après avoir purgé leur peine, tout en évitant la récidive. Il a précisé qu’un des détenus ayant passé le baccalauréat l’année précédente l’a réussi et a pu poursuivre ses études universitaires, remerciant au passage le ministère de l’Éducation et l’Office national des examens et concours (Onec) pour leur soutien, notamment en fournissant un surveillant.Les parents de ces candidats se réjouissent que les autorités judiciaires aient eu cette idée, mais se demandent comment leurs enfants, qui ont passé près de cinq mois en détention, pourront écrire sur les feuilles d’examen. Jacqueline Youssouf Djaha et Assiati Mhadjiri, respectivement grande sœur et mère de deux des détenus, estiment que si les autorités concernées avaient dès le début facilité la préparation de leurs enfants pour le baccalauréat, elles auraient dû faire venir des enseignants pour dispenser des cours de soutien, même moyennant une rémunération. «Sinon, cela ne servira à rien. On se servira de cela pour une campagne politique », a déclaré un des parents, qui attendait impatiemment la sortie de salle de classe de son enfant, le sac rempli de goûtersn