logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Baccalauréat : les séries techniques en quête de reconnaissance

Baccalauréat : les séries techniques en quête de reconnaissance

Éducation | -   Hamidou Ali

image article une
Aux Comores, les séries G, Sti et Stc restent marginalisées. Pourtant, elles forment des profils techniques essentiels, directement en phase avec les exigences professionnelles et le développement économique.

 

Aux Comores, certaines filières du secondaire peinent encore à trouver leur place dans le système éducatif. C’est le cas des séries G et des séries techniques (Sti et Stc), souvent méconnues du grand public et pourtant directement liées aux besoins du marché de l’emploi.

La série G, implantée uniquement à Ngazidja, est dispensée au lycée de Moroni et à celui de Ntsudjini. Elle dispose de trois salles d’examen au baccalauréat. Considérée par l’enseignant de comptabilité Saïd Hamidi comme «la série de l’avenir», elle forme des profils variés : comptables, aides-comptables, gestionnaires, entre autres. Mais l’absence de diplômes intermédiaires contraint les élèves, après trois années de lycée, à poursuivre des études supérieures pour se spécialiser davantage. «La série G renferme trop d’atouts mais reste négligée.

Elle se distingue pourtant par des disciplines très pratiques comme l’économie, la comptabilité, le droit ou encore le marketing», insiste Hamidi. Les élèves eux-mêmes plaident pour une révision du programme. Andjuza Ahamada, lauréate de cette année, appelle à «l’adapter aux besoins actuels du pays», tandis qu’Abdouchakou Mohamed Soilhati, recalé au baccalauréat, estime qu’il faudrait «plus de pratiques et moins de théorie».

À Ndzuani, l’École nationale technique et professionnelle de Wani regroupe les séries Sti (Sciences et techniques industrialisées) et Stc (Sciences et techniques de construction). Cette année, 43 candidats se sont présentés au baccalauréat : 11 ont été déclarés admis d’office et 29 renvoyés au second groupe, un résultat jugé inférieur aux années précédentes.

Encadrés par 13 enseignants, les lycéens suivent 12 matières, mêlant disciplines générales (mathématiques, français, histoire-géographie, langues étrangères) et enseignements techniques comme la technologie, le dessin technique, la topographie ou encore l’architecture. «Ici, nous passons plus de temps dans les pratiques, sur les chantiers, que dans les théories», confie Naslat Saïd Ali, lauréate de cette filière. Malgré leurs débouchés évidents dans des secteurs clés comme la comptabilité, l’ingénierie ou le génie civil, ces séries restent marginalisées. 

À Mwali, elles ne sont même pas représentées. Pourtant, elles pourraient répondre à un besoin important du pays : former une main-d’œuvre qualifiée pour accompagner le développement économique.

 

Commentaires