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Baccalauréat à Ngazidja I Un responsable du secrétariat soupçonné de «fraude»

Baccalauréat à Ngazidja I Un responsable du secrétariat soupçonné de «fraude»

Éducation | -

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Ni le ministère de l’Éducation, encore moins l’Office national des examens et concours, n’ont souhaité commenter cette affaire, qui jusqu’à présent ne serait pas claire, selon le directeur Abdou Ali.

 

C’est une affaire que les autorités n’auraient vraisemblablement pas voulu qu’elle s’ébruite pour ne pas susciter la controverse en plein examen. La preuve, au lendemain de la proclamation des résultats du deuxième groupe du centre de Moroni, personne n’accepte de donner la moindre information. Pourtant, depuis avant-hier, les officiers de la police judiciaire (Opj) procèdent à des auditions de plusieurs responsables qui avaient un rôle à jouer dans l’organisation du baccalauréat, en particulier ceux du secrétariat au niveau de Ngazidja. Selon nos informations, des soupçons de falsifications de notes au profit de certains candidats, déclarés admis au premier groupe « avec mentions », pèseraient sur l’édition de 2024.

Enquête pas clôturée

Pour l’instant, seuls trois candidats dont un de la TA4, seraient identifiés comme les heureux bénéficiaires de ces triches, à en croire des témoignages recueillis auprès de la localité de l’un d’entre eux. «Choqués, connaissant le niveau des élèves, les habitants eux-mêmes ont commencé à se poser des questions. Très vite, l’information est parvenue aux oreilles des responsables qui ont cherché à comparer les notes obtenues et les moyennes qu’on leur a attribuées», a indiqué une source crédible qui suit de près ce dossier.


A l’heure actuelle, les enquêteurs ont dans le viseur l’informaticien du centre de Moroni. Al-watwan a essayé d’avoir une réaction du ministère de l’Éducation nationale, qui nous a renvoyé vers l’Office national des examens et concours (Onec). Son directeur général, Abdou Ali, n’a pas non plus souhaité faire de commentaires, probablement pour laisser les enquêteurs finir leur travail. «Je ne suis pas au courant qu’il y a eu des arrestations. C’est une affaire qui n’est pas claire», a juste répondu le patron de l’Onec, joint au téléphone hier jeudi après-midi.


Le chef du parquet de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, n’a pas non plus donné de détails sur l’affaire. «L’enquête devant les Officiers de la police judiciaire n’est pas clôturée. Je reviendrai vers vous une fois que le dossier de l’enquête préliminaire sera transmis au parquet», a gentiment répondu le magistrat, contacté via la messagerie WhatsApp, toujours hier.D’après les éléments à notre disposition, les auditions se poursuivent. Pas plus tard qu’hier, des agents du secrétariat de Moroni étaient convoqués à la gendarmerie.


Chaque année, ils sont près d’une vingtaine à y travailler mais après la délibération des résultats du premier groupe, cet effectif est réduit à moitié. Le principal suspect (qui bénéficie, rappelons-le, de la présomption d’innocence) «a intégré le secrétariat depuis seulement deux ans», avons-nous appris. Généralement, son rôle consiste à mettre en place la base de données avant de procéder à la confrontation. C’est lui qui donne les résultats définitifs au président du jury pour les délibérer. A-t-il agi seul ou pas ? Est-ce qu’il monnayait ces mentions fantaisistes ? Autant de questions en suspens auxquelles seules les conclusions de l’enquête répondront.

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