Le ministère de l’Éducation nationale veut éviter aux prochains boursiers du Maroc tout branle-bas, observé habituellement après la proclamation des résultats des examens nationaux. Selon le directeur de l’enseignement supérieur, Ali Mohamed, la plateforme des préinscriptions devait être accessible dès hier mardi. Mise au point par l’Agence nationale de développement du numérique (Anaden), le site a déjà été utilisé l’année dernière.
En effet, depuis 2024, les autorités marocaines ont conçu un site dédié aux pays bénéficiaires de ses bourses. Plus donc besoin de ramasser des documents physiques au ministère de l’Éducation national. A en croire le directeur de l’enseignement supérieur, le portail est ouvert à tous les profils éligibles aux bourses du Royaume chérifien. «Pour les élèves qui sont en terminale, il leur est autorisé de verser les bulletins du 1er et 2ème trimestre, en attendant les révélés et l’attestation du baccalauréat. Sont demandés également un casier judiciaire, un certificat de nationalité, le passeport, la carte nationale et deux photos», a détaillé Ali Mohamed, lors d’un entretien accordé vendredi dernier à Al-watwan.
Départ vers la fin de septembre
En ce qui concerne les étudiants qui souhaitent s’inscrire en master, ou en thèse, ils peuvent tout verser d’un seul coup. Même chose pour les candidats des formations professionnelles.«Sur la plateforme, nous devons avoir deux listes, une principale et une secondaire avec la moitié du chiffre total. Tout cela par prévention car il ne fait aucun doute que tous les inscrits ne seront pas déclarés admis au baccalauréat. En cas de désistement aussi, il faudra procéder à un remplacement or seuls les candidats enregistrés dans la plateforme restent éligibles», a ajouté le directeur de l’enseignement supérieur. Pour le reste de la procédure, théoriquement, chacun est libre de postuler, en se référant à la liste des critères qui va être publiée cette semaine. A titre d’exemple, les bacheliers ne doivent pas dépasser 23 ans. A propos des formations professionnelles, il y aura des Bts, des diplômes de techniciens spécialisés entre autres. «Nous invitons ceux qui ne rempliront pas les conditions tout comme les élèves qui ont l’intention de partir ailleurs, notamment en France, à éviter de postuler «, a exhorté Ali Mohamed.
Chaque année, les Comores bénéficient de 330 bourses octroyées par le Maroc : 140 sont destinées aux bacheliers, 30 aux étudiants en master, 10 aux doctorants et 20 aux spécialités médicales. Les 100 restantes sont réservées à la formation professionnelle. Lors de la conférence des partenaires au développement des Comores, organisée à Paris en 2019, le Maroc s’est engagé à former près de 1 000 Comoriens dans le domaine de la formation professionnelle d’ici à 2030. Cependant, un cadre du ministère de l’Éducation, interrogé il y a un mois, regrettait que les bénéficiaires envoyés au Maroc ne rentrent presque jamais au pays. Il appelle donc à une révision de cette coopération, afin qu’elle profite réellement au développement national. Ce constat s’ajoute à celui, préoccupant, des étudiants qui préfèrent rester travailler au Maroc ou tenter de rejoindre l’Europe, souvent via l’Espagne, au péril de leur vie, plutôt que de rentrer aux Comores.
En dehors du système de préinscription, la sélection des candidats continue de se faire en concertation entre les deux pays, par l’intermédiaire de l’Agence marocaine de coopération internationale. Cette année, ce sera à la délégation comorienne de se rendre sur place. Le directeur de l’enseignement supérieur espère que les boursiers (qu’ils soient bacheliers ou en formation professionnelle) partiront ensemble d’ici fin septembre.