C’est devenu le principal point de friction entre la coordination des établissements privés et le ministère de l’Éducation nationale. Mais un terrain d’entente vient d’être trouvé. Selon un responsable de ce ministère, l’usage du bulletin unique n’est pas obligatoire cette année, du moins dans les établissements privés. Ceux-ci obtiennent donc un moratoire jusqu’à l’année prochaine. «Cela fait suite à de nombreuses réunions que nous avons eues avec la coordination des écoles privées. On s’est convenu de sursoir jusqu’à l’année prochaine, le temps qu’il se prépare», a révélé hier mardi à Al-watwan, le directeur général de la politique et programme d’enseignement (Dgppe), Abdoulkarim Hassani.
Pour les établissements publics, en revanche, ils sont tenus de s’approprier de la nouvelle maquette du bulletin unique dès cette année. «Certaines écoles publiques les récupèrent auprès des directions de l’enseignement. Il y en a déjà celles qui ont commencé à remplir les bulletins. Pour les autres qui avaient déjà dépassé cette étape, nous trouverons une solution», rassure le Dgppe.
Parmi les établissements publics ayant débuté le remplissage des bulletins avec le logo retenu par le ministère de l’Éducation, on y retrouve le lycée Saïd Mohamed Cheikh. «Certes, nous avons déjà fait nos conseils mais, les moyennes des élèves étaient là. Et nous sommes en train de les remplir avec la nouvelle maquette», a témoigné le proviseur du lycée de Moroni, Mohamed Ali Abdallah. Côté coordination des écoles privées, le moratoire accordé ne signe pas la fin du combat.
Toujours contre le projet
«Pendant nos rencontres, qui sont près d’une quinzaine, rien qu’entre février et mars, nous leur avons fait part de notre position. Nous sommes contre ce bulletin unique», a martelé le directeur de l’école privée franco-arabe (Epfa), Ali Ahamada que nous avons joint au téléphone lundi.
Depuis l’annonce d’un bulletin unique, la coordination des écoles privées et le ministère de l’Éducation sont à couteaux tirés. Le ministère joue la carte de la sécurisation des bulletins pour justifier la pertinence du projet. D’autant qu’il n’est un secret pour personne que «se procurer un bulletin scolaire est devenu un business lucratif pour certains établissements», qu’ils soient du privé comme du public.
«Si ce constat amer reste incontestable, la solution préconisée par le ministère ne convainc pourtant pas la coordination des écoles privées. Non seulement, l’idée parait à leurs yeux saugrenue, mais sa mise en place en milieu d’année aussi n’est pas possible», estime la coordination. Elles bénéficient d’ailleurs d’un sursis jusqu’à l’année prochaine. Mais changeront-elles d’avis d’ici là ou réussiront-elles à faire mettre fin au projet ?