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Carence d'enseignants du primaire I Quand les localités engagent-elles même les instituteurs

Carence d'enseignants du primaire I Quand les localités engagent-elles même les instituteurs

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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A Nyumadzaha Mvumbari, au sud de Ngazidja, les parents d’élèves font une cotisation pour supporter «les frais» des bénévoles recrutés par la localité pour compléter le nombre d’instituteurs. Le manque d’instituteurs est également noté dans certaines localités de Ndzuani et de Mwali malgré l’absence de données fiables.

 

Le manque criant d’instituteurs dans le pays n’est pas un phénomène nouveau. Si certaines localités s’en sortent mieux, d’autres peinent toujours à mobiliser des moyens conséquents pour couvrir les frais d’enseignants-bénévoles. En effet, selon des témoignages recueillis par Al-watwan, il s’avère que de nombreuses régions de Ngazidja sont confrontées à un déficit d’instituteurs au niveau de leurs écoles primaires publiques (Epp).


A Mbude, une région du nord de Ngazidja, des localités comme Chamle se mobilisent pour sauver leurs enfants. La seule solution qui fait l’unanimité jusqu’à présent est le recrutement de bénévoles. «L’école primaire a six divisions. Et depuis deux ans, nous nous retrouvons avec seulement trois fonctionnaires affectés par le ministère. Ceux qui partent à la retraite ne sont pas apparemment remplacés. Ayant constaté cela, un bénévole de la localité a pris la décision d’apporter son aide. Pour les deux classes restantes, Chamle a engagé des jeunes sortants de l’Ifere pour compléter la liste», a exposé l’ancien directeur de l’école primaire, Assoumani Maoulida.

7 500 francs par an

D’habitude, ce sont les autorités villageoises qui paient ces bénévoles. Mais cette année, à cause de la Covid, les parents ont jugé nécessaire d’accompagner l’initiative «c’est une contribution symbolique pas un écolage. Ils la versent une seule fois par an», a-t-il précisé.Parti à la retraite, ce dernier n’a jusqu’à présent pas été remplacé. Ce qui fait que l’école n’a toujours pas un chef d’établissement.

Confrontée à ce même problème d’instituteurs, Mandza, une autre localité de Mbude, a également eu recours au recrutement de deux jeunes pour compléter la liste des instituteurs de son Epp. «Nous mentionnons toujours ces difficultés dans les rapports que nous transmettons aux inspecteurs. Malheureusement, on ne constate pas de changements», déplore la directrice, Faouza Mohamed Hadji.


A Nyumadzaha Mvumbari, dans le Mbadjini, «ce déficit d’instituteurs du primaire ne date pas d’hier», a souligné le directeur de l’établissement public. «Depuis 2012, nous faisons face à ces problèmes d’affectation. En plus de la subvention versée par la localité, les parents ont de leur côté fixé une cotisation annuelle de 7 500 francs afin d’aider la localité à supporter la paie symbolique des quatre bénévoles que nous avons engagés «, a indiqué le directeur de l’école, Soulé Mtsahwa dans un entretien accordé à Al-watwan, il y a quelques jours.


Et selon lui, le manque d’instituteurs n’est pas le seul problème auquel fait face son établissement. «Des sérieux problèmes de capacité d’accueil se posent aussi. Deux de nos salles détruites par le cyclone Kenneth ne sont toujours pas réhabilitées. Avec un effectif avoisinant deux-cent élèves y compris le préscolaire, nous étions obligés de prendre des mesures comme la fixation d’un âge minimum pour intégrer le Cp1. L’enfant doit avoir entre 6 ou 7 ans. Sachez aussi qu’à un moment nous transformons un foyer et Madrassat en salles de classes «, a dévoilé Soulé Mtsahwa.


Le manque d’instituteurs est également noté dans certains localités de Ndzuani et de Mwali malgré l’absence de données fiables. Interrogé, le secrétaire général du ministère de l’Éducation a reconnu qu’il se pose un problème d’enseignants au niveau du primaire et pas que. Mais Chourayki Bacar Soilihi a indiqué à ce sujet qu’»une commission a été mise en place et elle se trouve sur le terrain pour évaluer le besoin. Le moment venu, on va présenter nos solutions».

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