Les enseignants docteurs du centre universitaire de Patsy projettent d’arrêter les cours pendant 48 heures, à compter de la fin de ce mois d’avril. Un sit-in est également prévu devant le centre universitaire, et si leur revendication n’est pas satisfaite, ils prévoient même de battre le pavé. Ces docteurs contractuels ne demandent rien d’autre que d’être titularisés à leurs postes d’enseignants, comme nous l’a expliqué le meneur de ce mouvement, Djae Abderemane Soilihi, docteur en sciences sociales et enseignant au Centre universitaire de Patsy.

«Nous avons des contractuels qui exercent depuis 2012, pourtant l’administrateur de l’Université continue de recruter des agents de l’administration et des agents de laboratoire, et à nous ignorer. Pourtant, plus de la moitié des enseignants de Patsy sont des contractuels. Nous ne cotisons pas à la caisse de retraite, nous ne pouvons pas prendre des responsabilités à cause de notre statut, nous ne pouvons pas voter aux élections des dirigeants de l’Udc (…). Nous avons donc averti le directeur du Centre universitaire que nous allons faire un sit-in et arrêter les cours durant 48 heures, et si rien n’est fait alors nous descendront dans la rue», a-t-il averti.
Les docteurs enseignants contractuels seraient au nombre de 33 à l’Udc, dont 20 à Patsy.

33 docteurs à l’Udc, dont 20 à Patsy

Selon le Dr Djae, cette revendication a été maintes fois présentée aux dirigeants de l’Udc ainsi qu’à toutes les autorités du pays, sans qu’aucune issue favorable ne soit trouvée. Ce mouvement n’est pas non plus soutenu par le syndicat des enseignants de l’Udc, dont les membres ne sympathiseraient pas tout à fait avec les contractuels, d’après toujours notre interlocuteur. Et pendant que ces derniers mènent cette bataille, c’est la précarité qui régit leur quotidien, avec des salaires qui sont parfois versés plusieurs semaines après celui de leurs collègues titulaires.

«Nous sommes quelquefois obligés de faire des choses pas correctes pour vivre au quotidien, comme demander de l’aide à un étudiant, ou à la famille. Et là, l’honneur de l’enseignant et du docteur n’est plus. Quatre d’entre nous ont fui, à Mayotte, à l’Ile de La Réunion et en Chine», a-t-il confié.