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Commentaire. Prolongation de l’année scolaire : Quand l’Intersyndicale menace de ne pas s’y conformer...

Commentaire. Prolongation de l’année scolaire : Quand l’Intersyndicale menace de ne pas s’y conformer...

Éducation | -

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Vendredi dernier, 2 juin, l’Intersyndicale et les gouverneurs des îles mettaient fin, par le biais d’un mémorandum, à quarante jours de grève. Pourtant, il plane aujourd’hui une autre menace sur l’année scolaire. L’Intersyndicale des agents de l’Education estime, un peu tard, que les dés sont pipés et remettent en cause la prolongation de l’année. Pourquoi avoir attendu si longtemps (15 jours) avant de réagir? Pourquoi avoir accepté de signer le mémorandum seulement avec les gouverneurs sans engager le président de la République pourtant détenteur du dernier mot sur le dossier ? Ce mémorandum est-il un coup d’épée dans l’eau? Tentatives d’éclairage.

 

A la fin, ils finiront peut-être par irriter l’opinion, mais les agents de l’Education ont désormais les mains liées et “doivent mettre les choses au clair”. Il s’agit donc de clarifier les choses.

 


Lire aussi : Examens nationaux : Abdou Mhoumadi vient d’officialiser le calendrier


 

L’Intersyndicale des agents de l’Education reproche au ministre de l’Education nationale d’avoir prolongé l’année, jusqu’au 22 juillet, en omettant certaines choses.

 

L’arrêté du ministre prolongeant l’année comporte plusieurs vices de forme.

 

Moussa Mfoungoulié, patron de l’organisation syndicale, citera en exemple l’absence de référence sur l’arrêté, le fait que le secrétaire général du gouvernement n’ait pas visé le texte et l’absence d’une date de signature.

Au ministère de l’Education, on accuse dans le même temps l’Intersyndicale d’avoir une version non officielle de l’arrêté du ministre. Aujourd’hui pourtant, il circule une version officielle dudit texte. Et c’est l’arrêté N°17-007/Menera/Cab.

 

Gabegie

S’il n’y a toujours pas de date de signature, on retrouve toutefois les dates du 7 et 13 juin correspondant à la signature du contrôleur financier et du secrétaire général du gouvernement. Est-ce suffisant pour calmer l’Intersyndicale ? Pas si sûr…

Effectivement, le mouvement syndical soulève un autre problème. Il reproche au texte d’Abdou Mhoumadi “d’avoir acté un calendrier mensonger puisque n’impliquant pas le mémorandum signé à Mrodju”.

Cette omission (?) pousse Moussa Mfoungoulié à se “référer à l’ancien calendrier qui met fin aux cours le 22 juin et donc à ne pas reconnaître le nouveau calendrier qui, lui, va jusqu’au 22 juillet”.

Dès lors, si l’arrêté reste en l’état et n’inclut pas le mémorandum de Mrodju, l’Intersyndicale compte partir en vacance demain, mardi 20 juin. Qu’elles en seraient les conséquences si jamais on devait arriver jusque-là? Un autre report des examens ? Une année blanche ? On n’en est pas encore là. Le ministère, actuellement en déménagement, ne nous a pas reçus.

 

Enième recommencement

Pour beaucoup, l’Intersyndicale a commis une erreur en acceptant de signer un accord avec les gouverneurs. Ces derniers n’ont, en effet, ni le portefeuille pour satisfaire les revendications du mouvement syndical ni le pouvoir de résoudre cette crise.

Preuve en est, ils s’étaient engagés à faire signer le document au chef de l’État et ce n’est toujours pas fait. Aujourd’hui, les trois gouverneurs ont sans doute compris qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

La force n’ayant en effet pas sa place dans ce débat, l’Intersyndicale s’est mis le doigt dans l’œil en cédant sans rien obtenir de concret sur le cheval de bataille : avancements et intégrations.

Il était aussi prévu que les sanctions prises durant la grève seraient annulées. Il se murmure donc que les anciens grévistes veulent percevoir leurs salaires du mois de mai, mois au cours duquel ils n’ont pourtant pas travaillé.

A cela s’ajoute la période de rallonge de juillet normalement mois de vacances. Cela devrait donc servir à compenser le mois de mai.

Sauf que les enseignants seraient alors doublement payés puisque les vacances sont payées chez les enseignants.

Pour en arriver là encore faut-il que le gouvernement donne son aval. Dans l’état actuel des choses personne ne peut le garantir.     

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