Selon les données officielles du dernier contrôle physique des enseignants en 2023, 2 277 professeurs d’écoles ont été notés au niveau national, dont 1 112 à Ngazidja. Une lueur d’espoir pour combler les lacunes persistantes en matière d’enseignants, mais malheureusement, la réalité sur le terrain est bien loin des attentes.
Les lauréats de ces concours expriment leur impatience face au flou administratif qui entoure leur situation. Après trois mois, certains continuent à enseigner bénévolement tandis que d’autres attendent toujours une confirmation de leur statut professionnel. Pour beaucoup, le processus semble être un véritable parcours du combattant, comme l’attestent les témoignages de certains lauréats.
«La dernière nouvelle remonte au 22 décembre où le directeur de la fonction publique a invité les lauréats à déposer un dossier complet de recrutement composé de 10 documents», se souvient Youssouf Mhoumadi, l’un des lauréats. Un autre, Said Mohamed Youssouf, partage une expérience similaire, et insiste sur «les obstacles administratifs rencontrés lors des recrutements précédents ».
La situation est d’autant plus préoccupante que le besoin en enseignants demeure criant. Selon un responsable du syndicat des enseignants, au moins 2 instituteurs manquent dans la majorité des 202 écoles primaires de Ngazidja. Cette pénurie exacerbe les tensions dans les établissements scolaires, où certains bénévoles renoncent à leur engagement, comme le rapporte Soirdine Mbaé, directeur diplômé à l’Institut de formations des enseignants et de recherche en éducation (Ifere).
Malgré les félicitations officielles et les annonces de recrutement faites en décembre 2023 par le ministre de l’Éducation nationale, Dr Takidine Youssouf, ainsi que d’autres hauts responsables gouvernementaux, la situation demeure bloquée. Les tentatives pour obtenir des réponses des autorités compétentes, y compris du directeur général de la Fonction publique sont restées vaines. Omar Chéhani n'a pa souhaite repondre nos appels telephoniques, oubliant qu’il assure une mission de service public.En attendant, la frustration grandit et le besoin en enseignants qualifiés reste non satisfait, une situation qui laisse les élèves et le système éducatif en général dans l’incertitude.
