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Concours à l’Udc I L’Iut contre «toute ingérence du ministère»

Concours à l’Udc I L’Iut contre «toute ingérence du ministère»

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Suite à la tenue des différents concours d’admission, une cinquantaine de bacheliers dont la plupart n’a pas été retenue pendant la présélection desdits concours ferait des pieds et des mains pour intégrer l’Institut universitaire de technologie. Ces étudiants figureraient sur “la liste du ministère de l’Education envoyée à l’administration centrale pour une intégration au sein de l’Iut”. Une démarche que l’Iut dénonce. Le ministre de l’Education promet de se renseigner mais affirme que des étudiants peuvent, selon certaines conditions, intégrer ces départements.

 

Après la tenue des différents concours d’admission à l’Institut universitaire de technologie (Iut), des étudiants recalés voire même qui n’ont pas composé lesdits concours souhaitent malgré tout intégrer ces filières. Et cette volonté émanerait de certains responsables du ministère de l’Education nationale qui souhaitent “imposer” ces candidats estimés à une cinquantaine.

Ils sont, pour la plupart, des bacheliers qui n’avaient même pas été autorisés à passer le concours. L’Iut procède à une présélection sur dossier avant d’afficher la liste des candidats retenus pour le concours. Selon des sources bien concordantes, cette fameuse “liste” serait adressée à l’administrateur provisoire de l’Université.


Nous avons à maintes tentatives essayé de le joindre sans succès. Seulement, ces “manœuvres” confirmées et dénoncées par les responsables de l’Iut ne sont pas bien perçues par ces derniers. Le chef du département des statistiques, Abdillah Saïd Amana appelle ainsi chaque acteur du secteur éducatif à respecter les prérogatives qui lui sont conférées conformément aux textes. L’intéressé ne manque pas de mettre en garde contre toute tentative d’ingérence dans les prérogatives de l’Iut et dit attendre la fameuse lettre de pied ferme.

“Un concours a été organisé et les personnes retenues sont connues. Hors de question de passer par derrière pour glisser des étudiants recalés”, a taclé le chef de département de statistiques qui a rappelé que l’Université des Comores n’est pas un lycée où on peut tout se permettre. 


Il existe 6 départements au sein de l’Iut : Tourisme et hôtellerie, génie civile, Génie informatique, statistiques, commerce et Gea. Abdillahi Saïd Amana, a également souligné, au téléphone, “les efforts” déployés par les composantes pour accueillir cette année plus d’étudiants que d’habitude. L’Iut a une capacité d’accueil de 214 étudiants. 


Ce chiffre est passé à 275 sur à peu près 1750 postulants selon les informations livrées par les organisateurs du concours dont les résultats ont été proclamés le 16 novembre dernier. Dans certains départements, les effectifs ont atteint les 60 étudiants par niveau. D’habitude, ils ne dépassent pas 30 étudiants. Du côté de l’administration centrale, certains auraient déjà menacé de rajouter leurs proches recalés si le ministère insistait à imposer de nouveaux candidats. C’est dire combien le dossier divise. 

Capacité d’accueil 

Contacté, le ministre de l’Education, Moussa Moindjié a indiqué ne pas avoir eu connaissance de l’affaire. Malgré cela, le ministre estime toutefois que la démarche n’était pas à délégitimer. “Si par exemple l’école de santé et de médecine décidait de ne retenir que 60 infirmiers après le concours et que l’on ressente le besoin, devons-nous nous contenter de ce chiffre ? Pas forcément”, a illustré le patron de l’Education.


L’année il s’était farouchement opposé à ces listes fantômes sorties de nulle part. Toujours au cours de notre entretien, le chef de département des statistiques de l’Iut est revenu sur la note circulaire relative à la rentrée universitaire. A l’entendre, le ministère est sur le point d’empiéter sur certaines compétences des composantes.

“Depuis quand le ministère examine les programmes des enseignants ? C’est un travail du conseil scientifique. Idem pour les projets de recherche. S’ils veulent les contrôler, ils n’ont qu’à confier le travail à l’administration de l’Université”, estime notre interlocuteur.

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