Le ministère de l’Education nationale envisage de recourir à l’enseignement hybride pour faire face à la situation inquiétante de la pandémie. Les autorités éducatives écartent pour le moment l’hypothèse d’une fermeture des écoles malgré la découverte de plusieurs cas positifs dans certaines facultés. Le ministère de l’Education souhaite concrétiser ce projet de cours en ligne. Les examens, les Travaux dirigés (Td) ainsi que les Travaux pratiques (Tp) seront dispensés en présentiel. Quant aux cours magistraux, ils vont être mis en ligne, d’après le ministre de l’Éducation.
Pour accélérer le processus, une note circulaire a déjà été publiée. «En vue de mettre à jour la plateforme éducative « Classera », les enseignants et chercheurs de l’Udc, des facultés, de l’Iut, de l’école de santé et des centres universitaires sont priés d’envoyer leurs identités, les matières enseignées, la faculté ainsi que les classes», précise la note en date du 23 janvier et signée par le secrétaire général du ministère, Chourayki Bacar Soilihi. Ils (les enseignants:ndlr) avaient jusqu’à ce 21 janvier pour envoyer ces informations. Une fois la configuration terminée, les enseignants tout comme les étudiants disposeront d’identifiants. La date du lancement reste cependant inconnue.
Conditions toujours pas réunies
«A travers cette plateforme, il sera facile pour les enseignants de s’adresser à une classe précise. Pour la manipulation, l’Alesco a déjà organisé plusieurs séances de formation auxquelles avaient participé des encadreurs pédagogiques. Ceux qui n’en avaient pas bénéficié, seront formés», a expliqué, le ministre de l’Education. Les enseignants vont devoir présenter leurs cours en vidéos a précisé Moindjié Moussa Mohamed. Les supports électroniques seront par la suite postés sur « Classera ». «Chacun est capable de faire une vidéo et de la mettre en ligne. Ça ne sera donc pas compliqué. Mais on prévoit tout de même de mettre en place des salles de production d’ici peu», a assuré ce dernier.
Si le programme est déjà lancé, sa réalisation reste néanmoins hypothétique, à en croire de nombreux enseignants. La raison ? Certains évoquent le manque de préparation. «Avant d’effectuer un lancement, il faut une ingénierie d’étude et des processus de simulation et de mise en situation réelle afin de mettre en confiance les acteurs, en l’occurrence, les enseignants.
Le ministère confond tout. Il aurait dû exprimer le souhait, en mobilisant les moyens et laisser l’Université procéder à l’opérationnalisation. Car il y a certaines réalités dont il faut tenir compte», estime un enseignant de la faculté de droit que nous avons interrogé à ce sujet. Au campus de N’vuni, certains enseignants déplorent l’absence de moyens de protection contre la Covid-19 et s’interrogent sur l’efficacité et la réussite d’un tel programme.
«Des cours en ligne-vous dites ? Avec quelles conditions, quelle logistique. Quid de l’énergie et de la connexion», s’interrogent d’autres enseignants que nous avons sondés. Autant de questions légitimes qui illustrent à quel point le projet d’enseignement en ligne initié par les autorités risque de faire long feu. Au niveau du primaire et du secondaire, aucun changement n’est à ce stade prévu. Même si des établissements enregistrent déjà des cas positifs. ”Nous renforcerons les mesures barrières. D’ailleurs des thermo flash sont en cours de distribution”, s’est contenté d’annoncer le ministre.
