Presqu’une semaine après le passage de Kenneth, le bilan, encore provisoire, fait froid dans le dos. «Plus que tout autre secteur», l’éducation a été touchée en plein cœur. Le ministre de l’Education nationale, Salim Mahamoud Hafi, sans rentrer dans les détails du bilan, «qui devraient arriver prochainement», est revenu sur ce cyclone qui, selon la direction nationale de la sécurité civile a mis à la porte 4.259 élèves.
Ces derniers se retrouvent donc aujourd’hui sans écoles. Pour le ministre de l’Education qui avait publié une note d’arrêt de cours, les dégâts touchent aussi bien le privé que le public et la solidarité des Comoriens doit se manifester en ces temps difficiles. «Nous devons travailler de concert et en synergie», a-t-il souligné.
C’est ainsi qu’il exhorte l’ensemble de la population, en général, les acteurs du secteur éducatif, en particulier, à expliquer, relayer et défendre l’initiative du président Azali Assoumani de ponctionner 10% du salaire de chaque agent de l’Etat. A l’en croire, le total de cette ponction du paiement du mois de mars s’élèvera à 240 millions de francs comoriens or les besoins dans le secteur s’élèvent pour le moment à 600 millions de francs «et ce n’est qu’un seul secteur vous imaginez donc la difficulté de la tâche qui nous attend». 80% des écoles seraient touchées et parmi ces établissements figurent des établissements qui font office de centres d’examens. «Et c’est cela l’urgence absolue. Il nous faudra faire en sorte que ces établissement retrouvent une vie normale avant les examens nationaux», explique Salim Mahamoud Hafi.
Seulement, «nous devons mobiliser ces 600 millions dans les 30 jours voilà pourquoi chaque Comorien doit apporter sa pierre, petite soit-elle. Le plan d’urgence consiste à réhabiliter ces centres. Un autre plan suivra mais nous devons nous consacrer à l’urgence», poursuit-il.
La réhabilitation des salles de classe ne passe pas seulement par la réfection des toitures, elle passe aussi par la réparation des mobiliers et certains matériels didactiques dans certaines écoles.
Le ministre de l’Education nationale demande ainsi aux collectivités locales et à la population de tout faire pour que les élèves aient des lieux où ils pourront faire cours en attendant le réaménagement de leurs écoles.
Et dans les deux mois qui restent «il ne doit aucunement y avoir de transfert d’élèves ou d’enseignants faute de classe ou pour toute autre raison». Et «nous voulons mettre les bouchées doubles pour que les élèves reprennent tous les cours cette semaine. À partir du 6 mai une autre complication viendra s’ajouter au tableau : le Ramadhwani. D’habitude, il y a des rotations mais avec les destructions des écoles cela va nous compliquer la tâche», tient-il à expliquer.