Le ministre de l’Education nationale a rencontré les chefs des établissements d’enseignement publics et privés, les encadreurs pédagogiques et les directeurs régionaux de l’enseignement, hier lundi 17 janvier au foyer Jaf de Mutsamudu. Il était question de faire le point sur le déroulement du premier trimestre, même si, comme il l’a lui-même dit, aucun rapport de la situation ne lui a été jusqu’à présent officiellement remis.« Le premier trimestre vient de s’écouler, et les mesures prises par le ministère pour stabiliser le système éducatif ne sont toujours pas effectives.
Des sanctions exemplaires
A ce jour je n’ai reçu aucun rapport circonstancié sur le déroulement du premier trimestre », a regretté le ministre. Il a dit s’être fait lui-même « une idée du bilan des onze semaines de cours du premier trimestre au vu des informations collectées à travers » ses « rencontres avec les différents acteurs de l’éducation, en attendant les résultats de la double enquête de contrôle des structures pédagogiques et des conditions sanitaires contre la Covid-19 en milieu scolaire ».
Or le patron de l’Education nationale rappelle avoir déjà « soumis au gouvernement, en conseil des ministres, des orientations politiques pour faire de cette année scolaire, une période charnière de retour progressif au fonctionnement normal du système éducatif ». Des orientations qui « s’inscrivent dans une perspective de mise en œuvre de la loi d’orientation sur l’Education, adoptée par l’assemblée le 29 décembre 2020 ». Parmi les constats faits par le ministre, d’abord sur le volet de la lutte contre la Covid-19 dans les écoles, figurent le relâchement des mesures barrières et le refus de se faire vacciner pour une minorité d’enseignants et du personnel administratif du ministère.
Ce qui nécessite donc, selon lui, de « réactiver le protocole sanitaire dans les établissements scolaires » (lavage des mains, port du masque, prise de température) afin d’ « échapper à la fermeture d’écoles durant le reste de l’année », mais aussi pour « éviter que les écoles deviennent des foyers de contamination du reste de la population». Sur le plan pédagogique, Djaanfar Salim constate une absence totale de l’encadrement pédagogique dans les écoles, publiques comme privées.
Concernées pour assurer le transfert
Or « la coordination de l’Igen [Inspection générale de l’éducation nationale] a été saisie par des chefs d’établissements pour inspecter des enseignants dont le travail semble insuffisant, mais elle reste encore timide dans la réalisation des missions qui lui sont conférées », a-t-il noté.D’autres faits, qualifiés de « graves », ont été relevés par le ministre au cours de ce premier trimestre. «Samedi dernier, j’ai été informé d’événements graves : des enseignants n’ont pas pu remplir les bulletins dans les délais fixés, mais malheureusement des notes fantaisistes ont été inventées et reportées dans les bulletins des notes pour pouvoir tenir les conseils aux dates fixées.
Il semble que certains enseignants, soi-disant principaux, se permettent de modifier les notes des élèves attribuées par d’autres enseignants… », a-t-il raconté, estimant que des sanctions exemplaires devraient désormais viser ce genre de pratique. Parlant de l’enseignement privé, celui qui, dès le début de sa nomination en août dernier, a annoncé son intention de mettre de l’ordre dans ce secteur, est cette fois encore revenu sur la question.
Redresser notre système éducatif
«Le ministère de l’Education nationale, conjointement avec l’Intersyndicale des enseignants et la Coordination des écoles privées, organise des visites de contrôle des établissements privés d’enseignement qui ne répondent pas aux normes scolaires pour confirmer la décision de leur fermeture. Toutes les dispositions seront prises par les directions concernées pour assurer le transfert des élèves dans les établissements publics ou privés que les parents choisiront », a-t-il averti. «L’heure des changements a sonné, et nous devons tous ensemble nous tenir prêts pour redresser notre système éducatif et sauver l’éducation de plusieurs générations futures », a-t-il clamé à la fin.