Vous venez de participer aux travaux du Comité de pilotage de l’Ifadem (Initiative Francophone pour la formation à distance des Maîtres (ou professeurs des écoles) qui se sont tenus le 19 février 2022 au Sénégal. Quelles ont été les thématiques abordées et les recommandations faites ?
Effectivement, en ma qualité de ministre de l’Education nationale, accompagné du doyen de l’inspection générale, nous avons participé aux travaux du Comité de pilotage de l’Ifadem, que vous venez de mentionner. Ces travaux ont été très fructueux et cette réunion de haut niveau nous a permis d’échanger avec toutes les personnalités, tous les responsables du Système international de la Francophonie comme L’Oif [Organisation internationale de la Francophonie], l’Auf [Agence Universitaire de la Francophonie], l’Ifef et bien sur les coordonnateurs de l’Ifadem. Les partenaires techniques et financiers (Suisse, Québec, Unesco, Unicef) étaient aussi présents à cette réunion et ils ont exposé certains aspects fondamentaux de la gestion technique et financière de ce projet. Par ailleurs, les deux coordonnateurs de l’Ifadem ont présenté un rapport central qui fait le bilan de l’état d’avancement et d’exécution de cette institution. Ce bilan est très positif et nous devons nous en réjouir car notre pays et notre système éducatif avons largement bénéficié des programmes de l’Ifadem.
Quelles ont été les principales contributions de la partie comorienne à cette rencontre ?
Par ma présence personnelle à cette réunion et par celle du doyen de l’inspection Générale nous avons montré que le gouvernement comorien, avec à sa tête le président Azali Assoumani, le ministère de l’Education Nationale en particulier, est très attentif aux activités et à la pérennité de l’Ifadem. C’est vraiment quelque chose de concret car grâce à ce projet, 4 000 de nos professeurs des écoles primaires ont été formés à distance de façon très efficace. Par ailleurs des directeurs d’écoles ont aussi bénéficié d’une formation en administration scolaire afin de les rendre plus efficaces, plus opérationnels dans leurs très importantes missions. Notre pays et nos établissements scolaires ont aussi bénéficié d’un apport de matériels informatiques. Notre pays bénéficie de l’appui multiforme du système international de la francophonie depuis 2007.
Justement, quel bilan dressez-vous aujourd’hui de l’appartenance de notre pays à l’Ifadem ?
Les Comores font partie de la grande famille des pays et Etats qui ont en partage, la langue française, communément appelée la Francophonie. C’est une appartenance profonde et réelle puisque notre pays a pris la décision historique de garder la langue française comme deuxième langue officielle et langue d’enseignement dans tout notre système éducatif, après notre accession à l’Indépendance en juillet 1975. Aujourd’hui, en 2022 et 47 années après cet évènement historique, il ya lieu de faire un bilan de ce choix délibéré, d’en tirer les conséquences et d’examiner si d’autres réformes et réaménagements doivent être opérés dans notre politique nationale des langues et de l’enseignement. L’accord cadre relatif à la l’expérimentation de l’Ifadem aux Comores a été signé à Paris en 2016 entre l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Agence Universitaire de la Francophonie et l’Union des Comores.
Dans ce cadre institutionnel arrêté en commun accord, de nombreuses activités ont déjà été réalisées ces dernières années. Nous pouvons rappeler par exemple, la formation continue de 4 000 enseignants du primaire dans les trois îles, et l’impression et la distribution de près de 17 800 livrets pédagogiques au profit de ces enseignants. Il y a eu aussi la distribution de nombreux manuels d’exercices de la langue française et des dictionnaires de langue, ainsi que la dotation en matériels informatiques, vidéos projecteurs et imprimantes dans les circonscriptions pédagogiques. Ce bilan n’est pas exhaustif.
Au nom du ministère de l’Education Nationale et du Gouvernement Comorien, avec à sa tête son excellence le président Azali Assoumani, je remercie l’Ifadem pour les actions menées durant cette phase expérimentale au profit de notre enseignement primaire. Je suis convaincu que les phases suivantes seront aussi d’une grande richesse et efficacité.