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Droits d’inscription I Le ministre sommé de s’expliquer 

Droits d’inscription I Le ministre sommé de s’expliquer 

Éducation | -   Sardou Moussa

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Le montant des droits d’inscription collectés dans les écoles chaque début d’année peut parfois être élevé, selon l’importance de l’établissement et ses effectifs. Un argent laissé à la totale discrétion des chefs des établissements. Le ministre a plutôt pris son temps pour sermonner ses employés à ce propos, et à leur annoncer que bientôt le recrutement des chefs des établissements se fera sur la base d’un contrat d’objectifs, lequel inclura la gestion de ces fonds.

 

Comment les chefs des établissements scolaires publics utilisent l’argent collectés chaque année aux inscriptions des élèves ? Cette question taraude le ministère de l’Education nationale au plus haut sommet. Le ministre a été récemment interpellé à ce sujet par un maire, lors d’une réunion politique tenue à la présidence, en présence du chef de l’Etat.

Au foyer Jaf de Mutsamudu

“Pourquoi, avec tout l’argent que collectent les chefs des établissements, ils ne sont pas en mesure de remplacer une serrure défectueuse, une porte, une fenêtre ou un tableau abîmés”, avait en substance, demandé le maire en question. Inspiré, le ministre de l’Education, Djaanfar Salim, en a fait le sujet d’une rencontre avec les directeurs des écoles primaires, des collèges et les proviseurs des lycées de Ndzuani, le samedi 2 avril au foyer Jaf de Mutsamudu.


Ce n’était pas un débat, et donc la réponse à cette question ne pouvait être donnée à l’issue de cette rencontre. Le ministre a plutôt pris son temps pour sermonner ses employés à ce propos, et à leur annoncer que bientôt le recrutement des chefs des établissements se fera sur la base d’un contrat d’objectifs, lequel inclura la gestion de ces fonds. “Il est inadmissible que dans certains établissements on ne puisse pas avoir de latrines, des toilettes… le mobilier est dans un état piteux.  Les craies, le tableau et la fenêtre cassée, c’est à vous de les remplacer. L’on sort de chez soi, le matin, paré de ses plus beaux habits pour aller dans une salle de classe crasseuse… “, s’est emporté le ministre, au cours de son intervention, avant d’annoncer son projet des contrats d’objectifs.

9 000 et 10 000 francs

Le montant des droits d’inscription collectés dans les écoles chaque début d’année peut parfois être élevé, selon l’importance de l’établissement et ses effectifs. Un argent laissé à la totale discrétion des chefs des établissements. Dans un établissement comme le lycée de Mutsamudu, par exemple, il pourrait se situer aux alentours de 15 millions de francs, si l’on part du principe que ses 1 600 à 1 700 élèves doivent payer chaque année entre 9 000 et 10 000 francs, comme les élus de la Nation ont déjà eu l’occasion d’interroger le ministre à ce propos, il y a quelques mois. Beaucoup d’argent donc, que certains sont même tentés de fuir avec ! « Récemment le proviseur du lycée de Shezani a essayé de s’enfuir avec les dossiers des candidats au bac et l’argent [du droit de candidature]. Il y a trois à quatre mois, le directeur du collège rural de Hadda a fait ériger un muret, qu’il a ensuite facturé à l’établissement à hauteur de 4 millions de francs ! C’est fou !», a rapporté en anecdote le ministre.


Il faut noter qu’une polémique a éclaté ces derniers jours à Ndzuani, au sujet, encore une fois, de cet argent. Le nouveau directeur de l’enseignement primaire avait demandé aux chefs des établissements de lui en remettre 25 %, expliquant que cette part devait ensuite être reversée au ministère. Ce que certains chefs d’établissements ont refusé, arguant que ce qu’ils collectaient était déjà insuffisant pour faire fonctionner leurs établissements. Dans la réunion de samedi, le ministre a plutôt évoqué «une part qui devait être reversée aux communes, selon la loi».

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