La coopérative des étudiants de l’Université des Comores a rencontré, lundi 15 juillet, les représentants du Syndicat national des enseignants de l’université (Sneuc) ainsi que ceux du personnel de l’Udc. La rencontre s’est tenue à la faculté des sciences de Moroni Corniche.Initiée par les étudiants, cette réunion visait à échanger avec les syndicats autour de la grève illimitée lancée depuis un mois. La principale proposition formulée par la coopérative était la suspension temporaire du mouvement, avec la possibilité de le reprendre à la rentrée universitaire de septembre. Selon leur porte-parole, Saïd Mohamed Youssouf, les étudiants se considèrent comme les premières victimes du conflit. «Nous avons exprimé notre inquiétude face à cette situation qui compromet sérieusement le bon déroulement de l’année universitaire 2024-2025.
Nous avons demandé aux syndicalistes de tenir compte des répercussions sur les étudiants et leurs familles. Après tout, nous sommes leurs enfants, leurs neveux», a-t-il déclaré. Malgré la demande des étudiants, les grévistes ont maintenu leur position. «Nous allons poursuivre notre démarche et solliciter des rencontres avec les ministres de l’Éducation nationale et des Finances, pour plaider en faveur des étudiants qui souffrent à la fois moralement et financièrement », a ajouté le porte-parole. Le secrétaire général du Sneuc, Youssouf Boinaheri, a salué l’initiative de dialogue engagée par les étudiants. «Depuis le lancement de la grève, le 19 juin, ce sont nos étudiants qui se montrent les plus préoccupés par la situation», a-t-il souligné.
Quant à la proposition de suspendre la grève, le syndicaliste a rappelé que le mouvement n’est pas dirigé contre les étudiants, mais vise à défendre les conditions de travail des enseignants. «Ce mouvement ne se limite pas à des revendications salariales. Il englobe aussi des préoccupations professionnelles et pédagogiques majeures », a précisé Youssouf Boinaheri.Il a affirmé que les doléances ont été transmises aux autorités compétentes, mais que le gouvernement n’a, à ce jour, donné aucune réponse satisfaisante. «Nous poursuivrons la grève jusqu’à obtention de nos revendications », a-t-il assuré. Toutefois, certaines demandes ont reçu un début de réponse. Des nominations ont été effectuées, notamment à la direction des ressources humaines, à la coopération internationale, aux études et à la scolarité, ainsi qu’au secrétariat général de l’université.Parmi les revendications encore en suspens figure la régularisation du statut de 23 enseignants-chercheurs, prévue par un arrêté datant de 2016.