Au lendemain de son officialisation, le report du second tour de l’élection du président de l’Université continue de faire couler beaucoup d’encre. Les réactions se multiplient. Après le comité électoral (lire notre édition d’hier lundi)est venu le tour des deux candidats : Achmet et Ouledi. Le premier, qui conteste la décision, n’est pas allé par quatre chemins pour la fustiger. A travers un courrier qu’il a adressé au président du comité électoral, au ministre de l’Education et au président par intérim de l’Université, Achmet désapprouve le report. Cette décision souffrirait, selon les termes sur la lettre, de “vice de forme et de fond” au regard des textes règlementaires de l’Udc. “Le comité électoral est le seul habilité dans ses missions à gérer les recours.
C’est à lui d’élaborer un chronogramme et un calendrier de travail relatif aux élections”, dénonce-t-il dans ce document.La correspondance souligne le fait que “l’organe organisateur de l’élection a mandat de renseigner le ministre sur l’évolution des dispositions 48 heures avant le scrutin en le rassurant sur les fausses informations contenues dans son argumentaire”. Autres grief reproché à l’arrêté du ministre : le report n’est ni motivé par un recours, ni par une irrégularité qui aurait entaché le premier tour. Raison pour laquelle, le processus du second round aurait pu continuer sans problème,lit-on dans la lettre à titre de rappel.
Violation du statut de l’Udc
La décision viole les articles 46 et 47 du décret N°15-004 PR portant statut de l’Université du 11 janvier 2015, écrit-il dans sa lettre. Son concurrent par contre, Ouledi Ahmed, ne manque pas de faire part de son “ahurissement”. Dans un entretien qu’il a accordé à Al-watwan, il dit avoir été pris de court en apprenant l’information. “Après avoir constaté que nous sommes arrivés en deuxième position, il était temps à ce que nous partions en campagne. Jusqu’à samedi, moi et mon équipe étions toujours en train de mener notre campagne pour exposer notre projet et nos ambitions afin gagner la confiance des électeurs. Même le vendredi, j’ai tenu une conférence de presse avec mon nouveau partenaire Saïd Omar pour officialiser notre coalition.
Le rythme était le même pour ceux qui étaient à Patsy. Tout ça pour montrer que nous attendions le lundi pour prendre part à l’élection”, a-t-il raconté. Notre interlocuteur confirmera l’envoi au comité électoral d’une requête datant du 8 mai, dont il serait l’auteur. Celle-ci portait sur ces deux points : le “parti-pris” affiché par certains membres de l’organe qui se seraient même rendus dans le quartier général d’Achmet, et la campagne de désinformation relayée par une radio périphérique à la veille du premier tour.
Aucune demande de report
“Des propos que je qualifie de diffamatoire et dont les conséquences sont importantes”,a-t-il jugé lors de notre entrevue qui a eu lieu au Sufop. Il ajoute qu’en déposant une telle plainte, ils attendaient évidemment une réponse, après examen de la part du comité. “Nous voulions juste que les membres respectent la neutralité. Mais jamais nous n’avions demandé un report à qui que ce soit”, insistera-t-il. Il aurait fallu, estiment certains responsables du staff présents au cours de notre entretien, que le comité donne une réponse. Que nenni. Si le ministre s’est appuyé sur cette requête pour reporter le vote cela n’engage que lui, ont précisé nos interlocuteurs. Et leur leader de rassurer : “la décision à prendre leur revenait. Allaient-ils remanier certains de leurs membres. Je ne sais pas. En tout cas nous sommes prêts et n’attendons plus que les dispositions pour aller participer au second tour. Nous aimerions juste que le combat reste à l’intérieur de l’Université sans interférences extérieures”, espère Ouledi, avant de prévenir ses adversaires que “notre silence n’est pas signe de faiblesse”.
Le patron du Sufop, Ibouroi Ali Tabibou, pointera du doigt le secrétaire général du syndicat des enseignants de l’Udc. Il dénonce “une prise en otage” du Sneuc orchestrée par son secrétaire général, Hassane Youssouf, qui, selon lui, prend des décisions sans consulter ses semblables de la plateforme,surtout dans cette crise “au lieu de chercher à recueillir les avis des deux camps”.