Selon le directeur du collège de Mboueni, Faridy Nobert, il est indéniable qu’un changement éducatif est en cours parmi les élèves de tous les établissements, avec de nombreux élèves se transformant en agresseurs, fumeurs et alcooliques.
Des rencontres sportives interscolaires
Cette tendance inquiétante a poussé les établissements de Ngazidja à prendre des mesures pour lutter contre le phénomène. Faridy Nobert souligne l’importance du rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants, en mettant en lumière un problème majeur : «Certains parents croient qu’un enfant envoyé dans une école publique est un réfugié, et ils ne se soucient pas de lui, alors qu’ils doivent jouer un rôle crucial dans l’éducation de l’enfant.» Pour remédier à la situation, le directeur de l’école a collaboré avec la police municipale de Moroni pour mettre un terme aux guerres interscolaires qui étaient monnaie courante. Il a réussi à apaiser les tensions entre les élèves de son établissement et ceux des Groupes Scolaires Avenir et Franco Arabe, qui avaient l’habitude d’organiser des combats interscolaires, en lieu et place des rencontres sportives interscolaires couramment observées.
Le problème de la consommation de tabac a également été pris en compte. Faridy Nobert a renforcé la surveillance des élèves pendant les pauses et les récréations, et a même « interdit de fumer en dehors de l’établissement». Un membre de la coopérative asignalé un élève avec une cigarette électronique en dehors de l’école, et le directeur «a pris des mesures sévères pour dissuader les comportements similaires».
Le directeur a également insisté sur « la responsabilité des élèves en ce qui concerne l’identification des comportements inadaptés», et il a encouragé les élèves à signaler ces comportements. Des mesures ont par ailleurs été prises en ce qui concerne l’apparence des élèves, notamment « l’interdiction pour les garçons de porter des colliers ou des plaques, et l’interdiction pour les filles de se maquiller».
En ce qui concerne les enseignants, Faridy Nobert a mis en place un mécanisme permettant aux élèves de faire part de leurs contestations sans recourir à la violence. Des rapports trimestriels sont ainsi rédigés pour informer la direction de l’enseignement secondaire de tout ce qui s’y passe, en espérant que des interventions appropriées pourront être opérées.
Par Mohamed Nourou (stagiaire)