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e-Msomo et bulletin unique I Le ministère explique sa stratégie de modernisation

e-Msomo et bulletin unique I Le ministère explique sa stratégie de modernisation

Éducation | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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Le bulletin unique numérique a créé la polémique. Le ministère de l’Éducation explique sa réforme et détaille le fonctionnement de la plateforme e-Msomo, destinée à moderniser et sécuriser la gestion scolaire.

 

Depuis l’annonce du bulletin unique numérique, les débats s’intensifient dans le pays. De nombreux parents expriment leurs inquiétudes, parfois leur mécontentement, face à ce changement présenté comme une réforme majeure du système éducatif. Pour clarifier les enjeux, Al-Watwan s’est entretenu avec le directeur de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues, Souef Kazouine, , ainsi qu’avec le secrétaire général adjoint du ministère de l’Éducation Said Youssouf Ali,.


Selon Souef Kazouine, la mise en place du bulletin unique s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du système éducatif, inspirée des Assises nationales et intégrée au Plan Comores Émergent. Le ministère de l’Éducation, en tant que garant de la qualité de l’enseignement, souhaite opérer une transformation profonde, notamment par la digitalisation du système éducatif. “La digitalisation est essentielle. Elle touche non seulement la gestion des écoles, mais aussi le développement économique et les échanges collaboratifs dans le domaine de l’éducation”, explique-t-il.

Données incohérentes

De son côté, Said Youssouf Ali revient sur les problèmes rencontrés chaque année lors de la rentrée scolaire. Les données statistiques remontées par les inspections, directions régionales et partenaires étaient souvent incohérentes, voire non fiables. “Les inscriptions tardives, parfois en janvier ou fin janvier, créaient des décalages. Lors de la compilation, on retrouvait des différences entre les chiffres. Des élèves disparaissaient, d’autres apparaissaient, il y avait des réductions de classes, des transferts non signalés… “, explique-t-il.

Cette situation entraînait également des transferts frauduleux, réalisés à l’insu du ministère. Le besoin d’un système unifié s’est donc imposé. e-Msomo. C’est dans ce contexte qu’est née la plateforme e-Msomo, un outil de gestion scolaire visant à rassembler toutes les informations dans un seul système partagé par le public et le privé. Le bulletin unique n’est qu’un paramètre parmi d’autres : création d’un numéro d’identification scolaire pour chaque élève, suivi de son parcours scolaire, tableau de bord des établissements autorisés, statistiques en temps réel. La plateforme compte pour le moment trois types d’utilisateurs. Les chefs d’établissement: ils inscrivent les élèves, consultent les tableaux de bord, génèrent les bulletins et suivent les notes saisies par les enseignants.


Les enseignants, quant à eux se connectent via une adresse et un code d’identification pour saisir les notes. “Aucune modification n’est possible après la saisie”, insiste Said Youssouf Ali. Le ministère, lui, il supervise, valide et autorise l’impression officielle des bulletins. Chaque établissement peut imprimer ses bulletins, mais ceux-ci doivent être authentifiés par le ministère et portés du sceau officiel.

À ce jour, la mise en œuvre d’e-Msomo affiche des résultats contrastés :100 % d’enregistrements à Ngazidja, 100 % à Mwali,65 % à Ndzuwani, et seulement 35 % des écoles privées enregistrées au niveau national. Le ministère se dit confiant quant à l’achèvement imminent de ce processus et appelle les établissements encore en retard à finaliser leur intégration.

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