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Des progrès quantitatifs, des reformes qui attendent

Des progrès quantitatifs, des reformes qui attendent

Éducation | -

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Pour celui qui fut à l’origine en 2003 de la création de l’Université des Comores, la volonté de reformer le système éducatif national affichée, entre autres, lors de la XIème Conférence nationale sur l’Education, n’a guère surpris. Des améliorations ont été constatées. Cependant, certaines reformes, pourtant urgentes, tardent à venir. Et certains craignent qu’elles ne soient tout simplement renvoyées aux calendes grecques, faute de financement ou d’anticipation.

 

Quatre mois après son accession à la magistrature suprême, Azali Assoumani a convoqué, en septembre, la XIème Conférence nationale sur l’Education. Preuve, s’il en est, de l’indéfectible attachement du nouveau locataire de Beït-Salam à ce secteur-clé dont dépend largement l’avenir du pays.

Pour celui qui fut à l’origine en 2003 de la création de l’Université des Comores, cette volonté de reformer le système éducatif national n’a guère surpris. Sauf que neuf mois après, les recommandations issues de ces assises restent encore un simple catalogue de bonnes intentions.

Certes, la loi d’orientation sur l’éducation de 1994, jugée en déphasage, est entrain d’être dépoussiérée. Le texte est actuellement aux mains d’un juriste et sera prochainement soumis au conseil de ministres avant de prendre le chemin de l’assemblée nationale.

Cependant, le plan de transition du secteur de l’éducation 2017-2020, censé redessiner la carte scolaire et introduire l’enseignement de la technologie dès la sixième, est toujours à l’état de projet alors que l’on s’achemine vers les vacances scolaires.

Par ailleurs, l’absence d’une ligne budgétaire prévisionnelle pour la mise en oeuvre de toutes ces recommandations a de quoi surprendre. Certaines reformes, pourtant urgentes, risquent ainsi d’être retardées, voire renvoyées aux calendes grecques, faute de financement ou d’anticipation.

On se souvient de cette déclaration du ministre de l’Education nationale annonçant en fanfare la suppression du concours d’entrée en sixième. Or, non seulement l’épreuve est maintenue, mais rien n’indique qu’elle sera rayée de sitôt du calendrier des examens. «Il nous faut trouver d’autres critères pour cet examen et nous sommes entrain d’étudier le dossier», semble-t-on désormais convaincu au ministère.

Force est, cependant, de reconnaitre certaines améliorations quantitatives. Plus de deux cent livres d’éveils viennent, en effet, d’être distribués aux écoles primaires, aussi bien publiques que privées. Actuellement, on en serait à un livre par élève.

D’ici courant 2018, les manuels de français et de mathématiques devraient aussi être disponibles en grande quantité. Par ailleurs, sur les trois cent trente écoles publiques primaires que compte le pays, cent soixante disposent, désormais, de classes d’enseignement coranique rénové pour les enfants de 4-5 ans.

Autre réalisation non moins importante : les classes d’excellence, bien que le choix des enseignants soit fortement critiqué. Des formations en docimologie sont enfin prévues afin de booster les résultats aux examens nationaux.

 


Grèves à tous les étages

Il faut dire que le régime Ikililou a refilé à Azali une sacrée patate chaude : les avancements et intégrations des agents de l’éducation. Après la signature, le 12 janvier dernier, d’un procès-verbal entre les nouvelles autorités (Fop, finances et éducation) et l’intersyndicale, une commission a été mise en place pour étudier, réviser et valider l’impact financier de ces avancements dans le budget de l’Etat : pas moins de 246,570 millions de francs.

Le travail a été réalisé, puis remis au gouvernement qui l’a ensuite validé. Depuis, c’est le black-out.

Pendant que l’Etat demande du temps pour examiner les dossiers «au cas par cas», l’intersyndicale, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Pour forcer la main aux enseignants, le ministre de l’Education manie le bâton et menace de ne pas payer le mois d’avril s’ils ne reprennent pas le chemin des classes.

Chaque camp campe ainsi sur sa position. A moins de deux mois des examens de fin d’année, tout laisse donc croire que le calendrier pourrait être chamboulé. Dernier épisode en date : l’arrestation du patron de l’intersyndicale, libéré quarante huit heures plus tard.

La prochaine rentrée universitaire est, elle aussi, menacée. Le Syndicat national des enseignants de l’université des Comores (Sneuc) a, en effet, ajourné sa grève jusqu’au 10 septembre, histoire de voir si le gouvernement tiendra ou non ses promesses. Sa plate-forme revendicative porte sur l’amélioration des conditions de travail des enseignants et des étudiants.

Certaines doléances sont en passe d’être satisfaites à l’instar de la régularisation de la situation de l’Udc auprès de la Caisse de retraite. Le gouvernement s’est, ainsi, engagé à éponger une dette d’un peu plus de 320 millions, à compter de ce mois de mai.

Les autres revendications sont, entre autres liées à la reconnaissance des statuts administratifs du personnel enseignant à la Fop, l’élaboration d’une politique d’orientation de la recherche et la stabilisation des ressources financières.

Le Sneuc accuse clairement le directeur général de la Fonction publique de saboter la mise en oeuvre de ses revendications en multipliant les prétextes.

Des gages de transparence!

Dans une lettre qu’ils viennent d’adresser au ministre de l’Education nationale, les enseignants de l’Udc menacent de ne pas valider l’année en cours et dénoncent «une violation flagrante et délibérée du protocole et des textes relatifs à l’autonomie financière et administrative de l’université.»

Enfin, inutile de dire que la baisse des droits d’inscription à l’université a un impact négatif considérable sur les recettes de l’établissement. Pour compenser cet énorme manque à gagner et permettre le fonctionnement normal de l’Udc, certains proposent la mise en place d’une taxe.

Mais, le gouvernement demande d’abord des gages de transparence. Il y aurait, dit-on, de bonnes raisons de douter de la gestion actuelle de l’Udc.

 

 

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