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Education I La Covid-19 contribue à «la chute» des performances scolaires

Education I La Covid-19 contribue à «la chute» des performances scolaires

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Un an déjà, depuis que l’infection de la Covid19 sévit dans le pays et impacte le secteur éducatif. Ces instants de repos prolongé font que certains parents se plaignent d’une chute des performances scolaires de leurs enfants. L’Unesco (Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la science et la culture) parle de 100 millions d’enfants impactés par la crise dans 190 pays. Al-watwan s’est rapproché de quelques parents et de responsables de certains établissements pour un premier état des lieux non exhaustif de l’impact de la Covid-19 sur l’éducation des enfants.

 

La Covid19 sévit dans ce monde depuis maintenant un an. La pandémie tire les ficelles de partout et impacte plusieurs secteurs de la vie, notamment le secteur éducatif. Vacance prolongée, reprise et suspension des cours, la crise sanitaire impacte sérieusement les capacités psychomotrices de milliers d’écoliers et d’étudiants. Ces instants de repos prolongés qui se décident dépendamment de la situation sanitaire ne paraissent pas bénéfiques. Des parents se plaignent de la chute des performances scolaires de leurs enfants. Tout comme cette baisse du niveau qui préoccupe et inquiète les responsables des établissements d’enseignement privés et publiques.

La meilleure moyenne est passée de 17 à 14

«J’ai un enfant de 12 ans qui est en CM2. à cause de la Covid et du fait qu’ils ont manqué pas mal de cours, j’ai engagé un enseignant pour l’aider avec ses devoirs. J’ai été surprise de voir qu’il avait juste une moyenne de 11. Le principal de l’école m’a expliqué qu’une moyenne de 11, c’est très bon, au vu du contexte. La meilleure moyenne est passée de 17 à 14. Et que donc mon fils n’avait pas si mal travaillé comme je pensais et qu’ils vont voir comment s’arranger pour que les niveaux des élèves atteignent la normale avant le covid19», témoigne une journaliste, maman d’un garçon de 12 ans, scolarisé dans une école privée de la place.

La Covid impacte le niveau

Pour sa part, Kassim Soifiata déplore la situation dans laquelle les enfants sont en train de vivre. «Ce n’est pas facile. Ces arrêts de cours liés à la Covid19 font que les enfants n’arrivent pas à bien se concentrer. Bien que certaines écoles optent pour l’enseignement à distance, des enfants comme les miens n’arrivent pas à suivre les cours par correspondance. Cela fait que leurs niveaux baissent, deviennent faibles», se plaint cette mère de deux enfants scolarisés au sud de Moroni.
Abharia Nourdine fait la même analyse. Cette mère de cinq enfants raconte la situation de son fils de 11 ans qui est en classe de CM2 au Groupe scolaire avenir et qui a fait trois changements de salle à cause de cette pandémie qui reste selon elle ingérable. «Mon fils a débuté en classe de CM2/A. après la deuxième vague, on a partagé la classe, il s’est trouvé en CM2/B. Maintenant, il est en CM2/E. Ce n’est pas facile pour un enfant qui est en salle d’examen. Cela ne l’aide pas», a-t-telle regretté.

Les résultats tombent à 38%

Al-watwan s’est rendu dans certains établissements scolaires pour comprendre la situation et a interrogé le coordinateur du groupe scolaire Avenir (à Moroni), pour connaitre l’impact de la maladie par rapport aux résultats. Triste et préoccupé, Nazoumoudine Combo exprime son inquiétude vis-à-vis la situation. «Cette année, nous avons vraiment peur du niveau de nos élèves. D’après l’esquisse qu’on a demandée aux professeurs de faire avant les examens, on a remarqué que les résultats tombent à 38%. Ce chiffre très lamentable nous préoccupe beaucoup. Car même les notes des examens qu’on est en train de relever dans le cadre de ce premier semestre ne promettent pas grand-chose», s’indigne ainsi le coordinateur.

A l’université aussi

Cette chute ne concerne pas seulement les élèves des établissements d’enseignement général. Le constat est fait aussi dans les instituts universitaires. Rencontré dans son bureau, le directeur de l’Ecole supérieure des technologies (Est), Salim Ali Dine, nous explique l’effet de la Covid-19. «Ce rythme de dépendance qu’exige la Covid-19 depuis déjà un an accable vraiment le secteur éducatif. Avec ces vacances prolongées, et les cours à distance, certains étudiants n’arrivent pas à s’adapter. Contrairement aux autres années, ces deux dernières années le niveau de nos étudiants a chuté de 51%», a-t-il mentionné. Une observation faite par le directeur de l’Institut universitaire de technologie (Iut) de l’Université des Comores. Ahmed Bacar a montré sur les ondes de l’Ortc que la Covid-19 a négativement impacté les résultats au niveau de son établissement.

Certains y voient l’arrêt des cours «une opportunité», pour consolider les acquis scolaires des enfants et les pousser à un libre exercice d’émulation scolaire. «Je ne suis pas de ceux qui rejettent la faute du niveau des enfants sur la Covid. Au contraire, le niveau de mes enfants progresse depuis l’année dernière. Malgré son influence et sa mutation, le Groupe scolaire Avenir (Gsa) a élaboré un plan d’accompagnement des élèves à domicile.

Mes enfants profitent des arrêts de cours pour réviser et combler leurs lacunes», déclare Haoulata Ibrahima. Une idée que partage Soidroudine Daroueche, enseignant d’histoire au collège de Moroni-Mbueni. Il explique que «les élèves devraient mettre à profit les repos pour étudier et améliorer les connaissances pour mieux se préparer. Ce qui n’est pas le cas. Selon lui, la situation sanitaire n’est pas «une cause principale» mais plutôt le système d’approche par compétences (Apc), qui selon lui, «ne forme que des élèves paresseux en faisant que ces derniers ne redoublent pas».

Certains en profitent

De son côté, un des responsables du Groupe scolaire Fundi Abdoulhamid (Gsfa), Abdou Chakourou, souligne qu’il ne partage pas totalement cet avis. «Quelques élèves sont victimes de la Covid mais ce n’est pas un chiffre très inquiétant. On espère qu’ils pourront se retrouver. Mais ce que nous devons retenir, c’est que les années passent mais ne se ressemblent pas», a-t-il nuancé.

Adabi Soilihi Natidja

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