Pour lutter contre les fraudes lors des passages en classe supérieure, des transferts d’établissement non maîtrisés et non communiqués, le ministère de l’Education nationale s’engage à mettre en place, dès cette année scolaire 2025/2026, à travers ses composantes insulaires, une plateforme permettant d’atténuer les problèmes qui compromettent le suivi régulier de la scolarité des élèves comoriens.Les autorités éducatives annoncent «un bulletin unique» pour «assurer la sécurité, la transparence et la sauvegarde des données sur les notes obtenues pour chaque enfant dans son cursus scolaire», auprès des autorités compétentes, notamment les chefs d’établissements (public et privé), les responsables des Circonscriptions d’inspection pédagogique régionale (Cipr), ainsi que les autorités de l’Office national des examens et concours (Onec), entre autres.
Contacté par Al-watwan, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Saïd Soulé Saïd, a expliqué «la nécessaire transformation concrète de l’ensemble du secteur éducatif comorien », notamment, dans le cas de la conception d’un bulletin unique pour disposer d’un document fiable sur le cursus scolaire des enfants. «Le ministère s’est engagé dans une dynamique de numérisation et de modernisation de la gestion du ministère ainsi que de ses composantes insulaires. L’apport du bulletin unique répond à la nécessité de sécuriser les notes des élèves dans leurs cursus scolaires, de la maternelle à la terminale en passant par le collège», a-t-il souligné, ajoutant que « ledit bulletin limitera les fraudes et la production des bulletins non conformes à la réalité par quiconque pour des intérêts personnels».
Une nouvelle dynamique de transformation de l’Education
Le secrétaire général du ministère a saisi l’occasion pour déplorer «l’attitude de certains chefs d’établissements qui manipulent la conscience des parents d’élèves pour des faux passages en classe supérieure» afin de maintenir l’enfant dans leurs établissements respectifs ou pour leur soutirer de l’argent. «Des directeurs d’écoles et autres personnes inconnues se permettent de falsifier les bulletins de passage à leur guise, bien que les services de vérification ne cessent d’augmenter la vigilance. Donc, avec cette nouvelle version de bulletin unique, nous serons effectivement en mesure de coordonner dans nos îles respectives, tous les paramètres nécessaires de contrôle et de suivi du cursus de l’élève», a précisé Saïd Soulé Saïd. Et, pour un début, ce processus sera d’abord expérimenté dans les établissements publics avant de démarrer et se généraliser dans les écoles privées. «Nous prendrons le public comme échantillon pilote pour le lancement du nouveau processus. Et, après vérification, le privé s’en suivra dans les meilleurs délais», a fait savoir le secrétaire général.
Il soulignera également plusieurs avantages qui adviendront de cette plateforme numérique, notamment «l’enregistrement par catégorie d’âges, de genres, par établissements scolaires et même par région ou île d’origine». Ce bulletin unique, qui n’est pas nouveau, a été évoqué en marge des assises nationales pour la transformation de l’Education. Sa proposition et sa conception datent de longtemps, mais sa mise en œuvre a toujours été retardée pour des raisons non expliquées. Mais la nouvelle dynamique née des assises laisse penser un tournant dans la volonté de transformation et de modernisation du secteur éducatif comorien comme le promet le ministre de l’Education nationale, Bacar Mvoulana.