Le Conseil hebdomadaire des délégués de l’exécutif de Ndzuani, réuni jeudi dernier en présence du gouverneur Anissi Chamsidine à Dar-Nadjah, a été largement dominé par la situation des enfants en situation de handicap scolarisés dans l’île. «Nous sommes très inquiets, la prise en charge n’est pas vraiment assurée. Or ce sont des enfants comme les autres, ils ont le droit d’être considérés comme tels», a-t-on indiqué à l’issue du conseil.
Des chiffres démontrent que sur 15 candidats inscrits au Certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe) de la session 2022, 12 ont été déclarés admis à cet examen. Pour cette année, ce sont 9 enfants qui se sont porté candidats. Cependant, les fonds alloués à cette catégorie d’enfants scolarisés ne sont plus débloqués depuis 2016. «Aucun franc n’est débloqué et aucune activité n’est réalisée en 2022», a-t-on souligné. Des échanges sont en cours avec l’Unicef pour lever le blocage de ces fonds avant le mois d’avril prochain.
Le point focal de l’île du projet Gpe, (partenaire mondial pour l’éducation), Ben Halidi Faissoil, fait savoir que ce sont des fonds alloués au ministère de l’Éducation nationale pour la prise en charge des enfants victimes d’handicaps dans le pays. «Il y a eu une grosse enveloppe pour l’éducation des enfants handicapés. t-il. Notre interlocuteur regrette le fait que les fonds ne sont pas encore débloqués. «Nous sommes en attente pour la réalisation de nos activités. En 2022, nous n’avions réalisé aucune activité et aucun franc n’est utilisé au profit des enfants», a-t-il expliqué.
Galère aux examens nationaux
Depuis sa formation en matière d’encadrement des enfants en situation de handicap, la directrice de l’Epp de Nindri, Zalhata Mourchid se donne corps et âme pour maintenir la seule école pilote en activité de l’île. «La seule dans l’île parmi les 11 professeurs qui ont bénéficié de la formation de prise en charge», se félicite le point focal du Gpe qui tente de la soutenir comme il peut avec les moyens du bord. Il a indiqué, par ailleurs, que pour ce qui est de l’Epp de Mromhuli, «ce sont les encadreurs pédagogiques de l’établissement qui ne sont pas affectés».
Un cadre de l’enseignement primaire qui préfère garder l’anonymat reconnaît que les handicapés peuvent constituer des atouts pour le développement socio-économique du pays. «Nous avions deux écoles pilotes dans la Cipr de Moya. La première, c’est celle de Mtsangamhuli qui n’est plus fonctionnelle. C’est celle de Nindri qui continue à éduquer et à encadrer les enfants avec des handicaps». Le cadre demande l’appui du gouvernement à la scolarisation de cette catégorie d’enfants.