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Election du président de l’Université: Trois questions à Ouledi Ahmed, un des candidats

Election du président de l’Université: Trois questions à Ouledi Ahmed, un des candidats

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Dans le cadre de l’élection du président de l’Université des Comores (Udc) prévue au début du mois de mai, Al-watwan a décidé d’interroger les cinq candidats officiels afin de connaitre leurs programmes. Dans son projet, le Dr Ouledi Ahmed préconise de réviser les offres de formation car, a-t-il dit: "les offres disponibles ne favorisent pas l’employabilité de nos étudiants. Je pense qu’il faut renforcer la professionnalisation des cursus qui peuvent amener à des formations techniques comme le Bts".

 


Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous porter candidat ?


 J’ai décidé de me lancer dans la course pour plusieurs raisons. La première est de faire de l’Université des Comores une université ouverte à la fois aux préoccupations du pays et à celles de la jeunesse comorienne. Je suis un universitaire depuis longtemps, je dirais même avant l’ouverture de l’Udc. Après l’ouverture de cette dernière, j’ai commencé à y travailler. J’étais à un moment donné doyen de la faculté des sciences et techniques puis coordinateur de tous les programmes de recherches de l’Université des Comores de  2011 à 2015. Avec cette expérience, je pense que je peux faire l’articulation entre le monde universitaire, le monde de la formation avec la majorité des problèmes que connait notre pays et ce dans tous les domaines. Lesquels problèmes ne pourraient être résolus qu’avec des ressources humaines bien formées, bien qualifiées avec également des ressources financières qui leur permettent d’exécuter et de pouvoir nous sortir de la pauvreté actuelle vers un développement correspondant à tous les pays de la région de l’océan Indien ou les petits Etats insulaires comme le Cap-Vert.


L’université fait face à de nombreuses difficultés, problème de capacité d’accueil, autonomie menacée, comment compter vous résoudre ces problèmes ?


Je suis conscient qu’il y a d’énormes problèmes. Ces derniers sont d’ordre structurel. Puisque depuis la création de l’université, il n’y a pas eu un vaste programme de construction d’infrastructures. Celles que nous avons utilisées jusqu’à maintenant sont des infrastructures qui existaient déjà alors que la population estudiantine a augmenté. Actuellement on se retrouve avec environ 16 000 étudiants mais avec les projections, ce chiffre atteindra 20 000 dans les trois ans à venir. Cette croissance nécessite des amphithéâtres, des salles de cours, mais aussi des activités devant être organisées au sein de l’université  et qui permettront aux étudiants de pouvoir mener une vie estudiantine décente. Il va falloir aussi procéder à une révision des offres de formation. Car les offres disponibles ne favorisent pas l’employabilité de nos étudiants.

Je pense qu’il faut renforcer la professionnalisation des cursus qui peuvent amener à des formations techniques comme le Bts.

Notez que nos étudiants ne connaissement pas vraiment le secteur privé. Pourtant, il  y  a une interrelation entre monde économique et universitaire.


Quels sont vos trois principaux projets ?


Le premier projet dont je suis porteur est l’intégration à court terme des trois cycles de formation à savoir licence, les masters (professionnel ou de recherches) et doctorat. Au niveau des licences qui existent déjà, nous allons essayer de professionnaliser un peu. Pour le deuxième cycle, nous voulons mettre en place un programme de développement des masters diversifié. C’est-à-dire les délocalisés. Comme ça, les étudiants pourront s’inscrire dans les îles, une manière de renforcer l’unité et  la cohésion nationale. Quant au doctorat, il permettra aux enseignants qui veulent obtenir ce fameux sésame de s’inscrire en cotutelle ou en Co diplomation avec des universités partenaires. Les autres personnes qui le souhaitent pourraient le faire.

Le second projet est le développement d’un vaste projet infrastructurel tel que les laboratoires qui sont indispensables. D’ailleurs, je veux ouvrir un institut d’agronomie en collaboration avec des institutions comme  l’Inrape et le Cndrs.

Ouvrir des restaurants universitaires, des résidences en inaugurant d’abord celles qui existent, sans oublier les infrastructures sportives.

Le troisième projet consiste à décentraliser l’Udc pour que les décisions puissent être prises au niveau des composantes et des sites.
Une manière d’aider ces derniers à mener des activités autonomes en évitant la dépendance constante de Moroni. Une telle démarche nous permettra de gagner une visibilité régionale et internationale. Nous voulons généraliser la possibilité d’accueillir des étudiants étrangers en diversifiant nos formations. Le fait que nous soyons un pays qui parle trois langues(anglais, français et arabe) peut nous servir comme moyen de former des professionnels capables de travailler dans le monde entier.

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