Jusqu’avant-hier samedi, rien ne laissait présager un changement. Ni les candidats, ni les électeurs encore moins les membres du comité électoral ne s’attendaient à un tel scénario. Malheureusement l’information tomba : le second tour de l’élection présidentielle de l’Université est reporté. C’est à travers une lettre envoyée au président du comité électoral, que le ministre de l’Education nationale a fait l’annonce. Dans ce courrier en date du 11 mai, dont Al-watwan a pu se procurer une copie, Salime Mohamed Abderemane, avance quatre motifs pour justifier sa décision. “Faisant suite à la demande formulée par certains membres du syndicat des enseignants chercheurs de l’Udc, à l’issue de la publication des résultats du premier tour, et tenant compte également des éléments ci-dessous, je vous fait part de ma décision de reporter les élections pour une date ultérieure”, lit-on au début de cette correspondance.
Première raison évoquée, l’absence d’isoloir à Nvuni. Ce motif suscite beaucoup d’interrogations d’autant plus que jusqu’à vendredi, tout allait bien, rassuraient certains membres du comité. S’il y avait un manque d’isoloir, ce dernier aurait-il continué à maintenir la date du 14 mai sachant qu’il est tenu de réunir toutes les conditions avant d’organiser les élections ? Par ailleurs, certains membres du comité, sont accusés de ne pas avoir su faire preuve de neutralité en travaillant en faveur d’un des candidats arrivés en tête.
Ras-le-bol du comité électoral
Il s’agit vraisemblablement d’Achmet Saïd, le courrier ayant précisé que “certains membres du comité électoral ont pris parti en faveur de certains candidats dont celui arrivé en tête”. La troisième motivation figurant dans le document épingle un média qui aurait entrepris une “dénonciation calomnieuse” interposée à la veille des élections. Un climat d’insécurité et manœuvre d’intimidation à Patsy ferait partie des facteurs ayant entrainé le report “jusqu’à une date ultérieure des élections, le temps de réunir les meilleures conditions d’organisation en offrant à l’Université une image digne à la hauteur de son prestige”, concluait le ministre dans son courrier.
Réuni en urgence après la sortie du document, le comité électoral s’est dit “ulcéré” par la décision du ministre de reporter l’élection sans consultation au préalable. A en croire, le président dudit comité, El-Houssein Allaoui, qui parlait au nom de ses collègues, en décidant une telle résolution, le patron de l’Education aurait dû consulter l’instance mise en place pour justement veiller et organiser toutes les échéances électorales en cours à l’Université. “Suite à la réunion ad hoc que nous avons tenue cet après-midi, nous avons fait une déclaration car nous estimons que le ministre aurait dû chercher notre avis. D’autant plus qu’en tant qu’organe organisant cette élection, il aurait fallu que la requête des membres du syndicat nous parvienne pour qu’on statue. Ça n’a pas été le cas”,a-t-il fait savoir. Le comité a pris acte de cette décision, notera El-houssein au cours de notre entretien de samedi. “Nous allons informer, les chefs de sites, les candidats et les responsables des bureaux”, poursuivra ce dernier.
La plainte d’Ouledi est-elle la cause ?
Les mobiles avancés en guise de justification ont-ils oui ou non un lien avec ceux cités par Ouledi Ahmed dans sa requête ? Pas si sûr. Seulement, le communiqué de presse remis aux journalistes ce vendredi dans une déclaration commune entre Saïd Omar et Ouledi Ahmed, comporte deux des raisons figurant aussi dans la lettre du ministre. “Il faut noter que la plainte du candidat Ouledi nous interpellait sur des comportements qu’auraient certains membres du comité. Sans citer la nature ni les noms des personnes impliquées. Il demandait donc une neutralité du comité. Mais il ne contestait pas les résultats. Voilà pourquoi, nous sommes pétrifiés par ce report”, devait-il préciser. Quand est-ce que le second tour se tiendra ? Personne ne le sait en tout cas pas pour l’instant.