Ces dernières années, la fréquentation des enfants en bas âge dans les écoles coraniques devient « de plus en plus faible ». Al-watwan ne dispose pas de chiffres mais des témoignages inquiètent et préoccupent plusieurs parents et enseignants de la place. Cette situation s’explique, selon la plupart des personnes rencontrées, par le fait que «beaucoup de parents accordent plus d’importance à l’enseignement en français», oubliant parfois l’une des priorités qui est notamment l’apprentissage de l’islam.Plusieurs enseignants de différentes écoles coraniques rencontrés, lors de notre enquête effectuée dans certaines écoles coraniques, pointent du doigt «ce comportement inapproprié de certains parents envers leurs enfants ».Mohamed Ali Soilih, Oustadh dans une école coranique à Magudju, au nord de la capitale, a expliqué qu’à l’époque, chaque parent encourageait et soutenait pertinemment son enfant pour qu’il puisse se rendre à l’école coranique. « Les élèves respectaient leurs aînés et écoutaient leurs conseils. Mais le système éducatif scolaire a basculé du côté de l’enseignement en français au détriment de l’enseignement coranique. Dès qu’un enfant est admis en classe de sixième, il ne veut plus aller à l’école coranique», a-t-il regretté.
De son côté, Soundi Abdou Mouigni, un autre Oustadh à Bandandaweni dans la sous-région de Domba, au sud de Ngazidja, a aussi abordé la question dans ce sens. Selon lui, les parents accordent « une grande importance à l’enseignement » du français dans les écoles modernes qu’à l’enseignement coranique des sciences islamiques. Toujours selon Soundi Abdou Mouigni, les parents misent beaucoup sur l’école d’enseignements en française car pour eux, c’est le chemin de la réussite pour leurs enfants une fois leurs études achevées».Pour sa part, Fundi Abou Salami Mze Mbaba, explique qu’il est impossible de savoir exactement « ce que veulent les enfants de nos jours ». Pour lui, «les enfants délaissent souvent l’école coranique alors qu’ils ne se concentrent pas au maximum à l’enseignement en français qu’ils disent préférer beaucoup plus».
En tout cas, ces enseignants d’écoles coraniques interrogés sont unanimes que le système éducatif des écoles d’enseignement en français pousse l’enfant à ne pas fréquenter l’école coranique, car on ajoute des heures supplémentaires sur les emplois convenus. « Mêmes les week-ends, on programme des cours », a pesté Fundi Soundi Abdou Mouigni.
Pour sa part, Cheha Ali Hamadi, un des prédicateurs du pays, mais qui agit en tant que parent d’élèves, dit ne pas comprendre l’attitude des parents. «Les parents ne prennent plus de soins de leurs enfants quand ils vont à l’école coranique, contrairement au moment où ils sont envoyés à la crèche. On remplit leurs sacs de goûters et on les habille bien, le parent accorde une attention particulière», a-t-il déploré, soulignant que «cela ne donne pas envie aux enfants d’aller au Shioni».
Touma Said