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Enseignement général I Les établissements publics se vident de leurs élèves

Enseignement général I Les établissements publics se vident de leurs élèves

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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On le dit trop souvent, l’Education nationale souffre de plusieurs maux. Et c’est ce que vient de confirmer le dernier rapport sur la rentrée 2019-2020, élaboré par l’inspection générale de l’Education nationale (Igen), rendu public il y a un mois. Selon les conclusions de cette enquête remise au ministère de l’Education nationale, l’enseignement primaire et secondaire est malade.

 

 Parmi les anomalies répertoriées, il y a la diminution des effectifs dans les collèges et lycées publics. Si dans les autres îles, on remarque une progression timide des élèves, c’est loin d’être le cas au niveau de Ngazidja. Pour les lycées, par exemple, les inspecteurs révèlent une dégringolade considérable et inquiétante de l’effectif. Entre 2015 et 2019, le nombre d’élèves est passé de 5611 à 3383. Soit une diminution de 40% en quatre ans au niveau de l’île.
Les collèges aussi ne sont pas épargnés. Toujours à Ngazidja, pour la même période, les effectifs ont chuté de 50%, déplore ce rapport dont Al-watwan a pu se procurer une copie. «Si aucune mesure n’est prise dans les mois à venir, alors l’enseignement secondaire public risque de se concentrer sur les zones urbaines et périurbaines», alertent-ils. Sur le plan national, un quart des collèges publics possède un effectif d’élèves en dessous des normes requises, pouvait-on y lire. À Ndzuani, par contre, les effectifs sont nombreux par rapport à la moyenne nationale.

Baisse de 50% à Ngazidja

Pour inverser la tendance et permettre à ces établissements de remplir leurs missions, le rapport suggère à ce qu’il y ait urgemment une mise aux normes. Les recommandations reformulées sont, entre autres : la formation et l’appui des structures de gouvernance et de pilotage locales à savoir l’administration scolaire et le conseil d’administration. La mise en place d’équipes motivées et imprégnées de la nouvelle orientation du gouvernement et des nouvelles innovations en matière éducatives afin de redynamiser l’école publique est nécessaire. « Il faut former les enseignants de ces établissements aux nouvelles pratiques pédagogiques afin de stimuler l’engouement des élèves à l’apprentissage et à la découverte scientifique. Doter les établissements de moyens nécessaires pour démarrer ces changements en mobilisant les fonds propres et les fonds des partenaires dans une démarche de transparence et d’efficience», écrivent les enquêteurs de l’Inspection générale de l’Education nationale. Les causes de cette désertion sont nombreuses à l’instar du laisser-aller observé dans ces établissements publics, abandonnés à leur sort. Non-respect des cartes scolaires, la décrépitude de ces lieux d’enseignement, expliquent aussi cette désertion.

Abandon, absence d’entretien

Un autre facteur souligné dans ce rapport : l’implantation des lycées et collèges dans les régions. L’ouverture anarchique des lycées surtout à Ngazidja n’est un secret pour personne. Au final, les effectifs sont négligeables. «Le lycée de Mitsamihuli qui compte 144 élèves doit fusionner avec Mahad dont l’effectif du lycée n’excède pas 33 pour donner naissance à un lycée d’enseignement général et technique», suggère le rapport. Les 36 lycées publics comoriens ne bénéficient pas de programmes d’entretien ni mobiliers ni locaux, notent les inspecteurs. Les réhabilitations et les dotations en matériel pédagogique sont dans la plupart des cas à l’initiative des responsables des établissements appuyés par des organisations non gouvernementales ou autres partenaires de l’éducation précisent-on.
En 2018, 13 lycées ont bénéficié d’une dotation de 143 ordinateurs, 13 vidéoprojecteurs sur les 600 ordinateurs, et les 60 dans le cadre du projet RCIP4. Toujours sur le volet entretien, les collèges (Ils sont 69 au niveau national) sont aussi laissés à l’abandon.

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