Combien d’écoles privées vont-elles ouvrir l’année prochaine ? Depuis que le ministère de l’Éducation a annoncé son intention de vouloir passer au peigne fin le système éducatif, la question fait trembler de nombreux établissements. Plus particulièrement ceux ne répondant pas aux normes. «Avant le transfert des compétences vers le ministère, tout était géré au niveau des îles. Maintenant avec le transfert des compétences, nous avons l’obligation d’avoir un œil sur l’évolution des établissements.
Il n’est un secret pour personne qu’il y a des écoles qui ne remplissent pas les conditions minimales dans divers aspects. D’où notre démarche visant à mettre de l’ordre», s’est expliqué, le secrétaire général du ministère de l’Éducation, Chourayki Bacar Soilihi.Dans une note circulaire en date du 10 juin, ce dernier invitait les écoles privées à déposer au plus vite leurs dossiers avant le 26 juin. Celles qui ne se conformeront pas seront considérées comme «inexistantes» dans le système éducatif. Elles n’auront pas, par conséquent, pas l’autorisation d’ouvrir les portes l’année prochaine (2020-2021).
Fin août
Le ministère a confié aux directions de liaisons avec les écoles privées (Dlep) la mission de réceptionner les dossiers. Après étude et analyse, une liste des établissements privés ayant obtenu les agréments sera par la suite publiée vers fin août. « L’objectif est de restructurer. Car certains pensent qu’il suffit de construire une maison en tôle et y mettre quelques table-bancs pour appeler cela une école sans le respect de la moindre norme. D’ailleurs, nous avons, pour l’instant, suspendu la délivrance de nouveaux agréments. Le temps de mettre de l’ordre», assure Chourayki Bacar Soilihi qui reconnait qu’il n’y a pas que dans le secteur privé où la situation est alarmante.
Au mois de mars, le ministère avait fermé cinq écoles privées pour non-respect des normes. «Il y a des régions dans lesquelles on trouve des lycées publics ouverts dans des localités voisines. Même chose pour les établissements privés. Chaque localité se permet d’ouvrir le sien», note avec amertume le secrétaire général dans une entrevue accordée hier à Al-watwan.
A la question de savoir si des écoles publiques risquent d’être fermées cette année, notre interlocuteur n’exclut pas l’hypothèse. « Il se pourrait que certaines soient transformées en écoles techniques. Mais nous voulions réguler le secteur privé où la gestion ne relevait pas de nos compétences contrairement au public», a-t-il précisé. Toujours dans ce cadre, le ministère a exigé depuis le 6 octobre dernier que les enseignants non fonctionnaires travaillant uniquement dans le privé envoient leurs dossiers pour obtenir une autorisation. Une mesure dénoncée et rejetée par les écoles privées.