Comme l’ensemble des autres secteurs, celui de l’enseignement est impacté par la pandémie de la Covid-19. Depuis le 18 mars dernier, les écoles ont été sommées de fermer. Une mesure qui s’aligne avec la politique du gouvernement visant à bloquer la propagation du coronavirus dans le pays. Si depuis le 1er juillet dernier, six des treize divisions ont pu reprendre, il n’en demeure pas moins que les impacts de cette mesure, surtout dans les écoles privées, sont énormes. C’est dans ce sens que la Coordination des écoles privées (Ngazidja) s’est lancée dans un long processus visant à limiter les dégâts.
Entre des salaires à payer, un loyer et des crédits bancaires à honorer pour certaines ou encore les différentes taxes qui leurs sont imposées, les nuages sont plutôt brumeux pour les établissements privés. A cette situation déjà chaotique vient s’ajouter les mesures prises par les autorités pour bloquer la propagation du virus : distanciation sociale, nombre limité d’élèves par classe, dédoublement des classes.
Un milliard deux-cent-quatre-vingt-neuf millions de francs
Ali Ahamada, trésorier de la Coordination des écoles privées explique néanmoins que tout n’est pas perdu et que le gouvernement leur a promis de les accompagner pour traverser ces temps difficiles. Une réunion de travail est d’ailleurs prévue ce matin entre le ministère de l’Education nationale et la Coordination.
Préalablement, la Coordination avait rencontré les ministères de l’Economie, des Finances et de l’Education afin de trouver des solutions. Après plusieurs rencontres avec ces ministères, il a été demandé à cette coordination de lister les écoles privées existant sur l’ensemble du territoire national. Chacune de ces écoles doit désormais joindre des justificatifs pour pouvoir bénéficier de l’aide du gouvernement. Parmi ces justificatifs, figurent les états de salaires, les patentes, les justificatifs des prêts bancaires, les contrats de bail de loyer. Après plusieurs réunions, 250 écoles ont été listées. Le montant estimé pour faire face aux différentes charges de ces écoles s’élèverait à un milliard deux-cent-quatre-vingt-neuf millions de francs. A noter que cet argent sera versé sur les comptes des écoles concernées et non sur des comptes personnels.
Un peu plus de 900 millions de cette somme servira, entre autres, à payer les crédits bancaires, les loyers et les salaires des enseignants permanents. On rappellera que pour bénéficier de cette aide, il faut répondre à tous les critères demandés par le gouvernement. Et sachant que toutes les écoles ne pourront pas répondre à ces doléances ou du moins se manifester, la Coordination des écoles privées a ainsi demandé au gouvernement de pouvoir envoyer la liste de celles qui seront prêtes ce matin et d’envoyer le reste ou une partie du reste au fur et à mesure. Ali Ahamada, explique que contrairement aux autres domaines où il y a eu tant bien que mal quelques rentrées d’argent, les écoles privées, elles, étaient complètement à l’arrêt.
Il citera en exemple trois écoles qui ont chacune un besoin urgent d’argent s’élevant à plus de vingt millions chacune. Une cellule de crise a d’ailleurs vu le jour pour faire face à la situation actuelle puisque «quatre des sept membres du bureau exécutif ont été nommés pour des responsabilités étatiques et le président est à Maurice depuis cinq mois». Ali Ahamada, directeur de l’Ecole privée franco-arabe ne manquera pas d’insister sur la disponibilité et la volonté du gouvernement de les accompagner dans cette période de crise. Et sur ce point, «nous sommes confiants que le gouvernement va aller au bout de sa logique et nous soutenir». Sur l’aspect pédagogique, seules cinq divisions (CM1 et CM2, 4ème et 3ème et la Terminale) ont pu reprendre sur les treize. Les autres divisions elles feront leur rentrée le 14 septembre pour finir l’année scolaire 2019-2020. Pour l’année prochaine, la rentrée est prévue au mois de novembre.
Et pour faire face à cette rentrée du mois de septembre, tout en respectant les mesures barrières (dédoublement des classes), la Coordination souhaite que deux divisions sur les huit qui sont en vacances puissent faire leur rentrée maintenant afin de pouvoir respecter le nombre maximal d’élèves par classe : vingt.
A savoir que si certaines écoles se sont adaptées à la crise et donnaient des cours à distance d’autres avaient complètement fermées leurs portes et demandent malgré tout que les parents d’élèves payent l’écolage de leurs enfants. Une mesure inappropriée et injustifiée à laquelle le trésorier de la Coordination des écoles privées n’a pas souhaité réagir «pour le moment». Contacté pour réagir sur la question des écoles privées, le ministère de l’Education nationale nous a dit avoir une réunion aujourd’hui avec la Coordination.
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