La question de la limite des moyennes de 10 pour les enfants non admis au concours d’entrée en sixième et au Certificat d’Études Primaires et Élémentaires (Cepe) a refait surface à la veille à la rentrée scolaire 2024-2025. Certains parents d’élèves dénoncent une initiative en décalage avec les réalités actuelles, la jugeant pénalisante pour les jeunes écoliers, majoritairement âgés de moins de 10 ans. Touffaha Abdoulmadjid, juriste, s’érige en porte-parole des milliers de familles concernées, qui ont été informées tardivement de cette mesure. « Certains parents ont appris cette information en se rendant dans les établissements scolaires pour s’enquérir des fournitures de leurs enfants », regrette-t-elle.
Touffaha Abdoulmadjid pointe du doigt le silence des chefs d’établissement sur cette question et exprime ainsi son inquiétude : « Nous avons échangé avec certains d’entre eux. Ils nous ont rassurés en affirmant que les moyennes obtenues par ces élèves témoignent de leur intelligence et de leurs capacités à poursuivre en classe de sixième. Malheureusement, ces élèves seront victimes d’une mesure dépassée», s’inquiète-t-elle.
Un autre parent d’élève, Ratsiraka Ali, appelle les autorités à revoir cette règle qui, selon lui, aurait dû être communiquée avant la tenue du concours d’entrée en sixième. «Comment un major de promotion peut-il être contraint de redoubler simplement parce qu’il a échoué au concours d’entrée en sixième ? Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un concours que nos enfants doivent être pénalisés», conclut ce père, dont l’enfant a obtenu une moyenne de 9,49 sur 20 à cet examen.
«il sera difficile pour nous d’appliquer cette note, sinon dans 4 ans, nos établissements scolaires risquent de manquer de candidats à l’examen du Bepc », répète l’administrateur d’une école privée de Moroni, sous couvert d’anonymat. Il estime que certains critères auraient dû être clairement établis par le ministère de tutelle avant la prise d’une telle décision. Comparant le système éducatif comorien à celui de certains pays voisins, il souligne que plusieurs méthodes y sont régulièrement révisées dans l’intérêt de l’éducation nationale.