La plupart des écoles publiques de l’île de Mwali, comme d’autres d’ailleurs dans le pays, n’ont jamais bénéficié de plans de réhabilitation. Cela pousse, de plus en plus, de parents à inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Cette situation crée parfois des déséquilibres criants entre l’enseignement privé et public. C’est pour cette raison que certaines Organisations non gouvernementales (Ong) ont décidé de réagir pour rehausser l’image de l’éducation publique comorienne.

Le lycée de Djando situé à Wanani fait partie des établissements ciblés. On compte, au total, 10 salles de classes, de la seconde à la terminale pour seulement 9 divisions.
Avec la fermeture des certaines écoles privées dans cette région, dorénavant cette école accueille 200 lycéens qui ont du mal à étudier faute de tables bancs mais aussi de salles de classes et un manque d’un professeur de philosophie. Cet établissement construit, en grande partie, avec des tôles, rend l’apprentissage difficile à cause de l’état des salles de classes.

Un cri d’alarme avant les intempéries

«Certaines de nos salles sont bonnes et d’autres ne le sont pas. De toute façon, on étudie car on n’a pas le choix mais notre apprentissage s’effectue difficilement vu l’état de l’école surtout pendant les intempéries où on passe plusieurs jours à la maison à moins que s’il y’ait une classe plus ou moins normale qui est libre», raconte un élève.A l’école primaire publique de Barakani dans la commune de Mwambao, malgré la réhabilitation de deux salles de classes cette année dans le cadre du projet Kenneth, l’établissement compte d’autres salles beaucoup plus dégradées.

En faisant le tour de certaines classes, on observe que la totalité de la toiture est trouée. Quant au plafond, il est complètement détruit et les chevrons qui le tiennent sont également pourris, créant un danger permanent pour les écoliers qui fréquentent ce milieu scolaire. A cela s’ajoute à un sérieux manque des tables bancs. Le directeur de cette école n’a pas voulu s’exprimer sur ce sujet, les enseignants croisés sur place solliciteraient la réhabilitation intégrale de cette école pour garantir un environnement scolaire sain, favorisant ainsi un apprentissage de qualité.

Surtout à l’approche de la période pluvieuse dont la majorité des élèves se sent obliger de rester chez eux. Même situation au collège rural de Hoani situé dans la commune de Moimbassa. «Ici, nous utilisons parfois les droits d’inscriptions des élèves pour effectuer quelques aménagements mais cela ne suffit pas car nos besoins sont multiples», explique le directeur de ce collège.

La communauté de Djando à la rescousse du Lycée de Djando

La communauté de Djando en collaboration avec l’Ong «Malezimema de Djando» a lancé, depuis octobre 2023, des travaux de construction de deux salles de classe au profit du lycée de Djando. L’idée est de permettre aux élèves de cette localité de poursuivre convenablement les cours tout en augmentant la capacité d’accueil. Il s’agit d’une initiative engagée grâce à des cotisations faites par les habitants de Wanani et certains villages environnants pour une capacité d’accueil estimé à 60 lycéens. Le betonnage de la toiture est en cours. Les habitants de cette localité sollicitent l’aide de tout bienfaiteur afin de pouvoir achever les travaux qui ont pris du retard faute de moyens financiers.

                                                                    Abdillah Housni