Le bureau national de la Fédération des syndicats des enseignants des Comores (Fsec) et le ministre de l’Éducation nationale ont conjointement levé le mot d’ordre de grève illimitée déclenchée le 27 janvier dernier. L’annonce a été faite hier, mardi, au siège du ministère, à la suite de la signature, lundi après-midi, d’un avenant au protocole d’accord de janvier 2024.
Le secrétaire général de la Fsec, Said Abdou Mdarara, a appelé tous les enseignants à reprendre les cours dès ce mercredi, conformément aux engagements pris lors de cette signature. L’avenant signé lundi dernier constate le « non-respect total du protocole d’accord du 4 janvier 2024 en ses points 1 et 2 ». Certains axes de ce protocole ont été repris dans le nouvel avenant, qui prévoit notamment la tenue des assises nationales sur l’éducation en mai 2025. Il prévoit également l’intégration, au sein de la fonction publique, des diplômes et certificats obtenus avec l’autorisation de l’employeur et correspondant à l’évolution de carrière des enseignants.
Certains enseignants et responsables de la Fsec que nous avons contactés ont affirmé respecter l’appel des chefs syndicaux à lever la grève. Le responsable de la Fsec à Ndzuani, Radjabe Anffane, s’est dit satisfait de cette issue, car « plusieurs enseignants vivaient sous la menace de leurs directeurs ». Il reconnaît que certains avaient déjà repris les cours avant la signature de l’avenant, mais sans réellement enseigner, ce qui, selon lui, justifie l’importance de cet accord.
Toutefois, Chabaane Mohamed estime que cet avenant est fragile et a été obtenu sous la pression des autorités. « Plutôt que de toucher les problèmes de fond et de chercher des solutions aux conflits récurrents, nos dirigeants privilégient les représailles, les intimidations et les remplacements », déplore-t-il. L’ancien dirigeant du syndicat des enseignants appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités et à respecter les droits syndicaux afin de restaurer l’image de l’éducation nationale. Selon lui, « les intimidations et les menaces de remplacement sont des actes irresponsables ».