Conduite par le ministre de l’Education nationale, Salim Mahmoud Hafi, une délégation composée du ministère de l’Education nationale et du comité intérimaire de gestion de l’Université des Comores (Udc) a été reçue, hier matin à Beit-Salam, par le chef de l’État, Azali Assoumani. Il était question de revenir sur les réformes à entreprendre à l’Udc et de faire un point sur les travaux menés par le comité intérimaire mis en place en septembre dernier par le président de l’Union.
«Le président Azali Assoumani est le père fondateur de cette institution. Il a suivi son évolution et à la suite de différentes crises, il a mis en place le comité intérimaire avec une feuille de route comprenant huit points. Outre la préparation de la dernière rentrée universitaire, le budget et les textes fondateurs qui sont à revoir, il y a également l’audit sur les rentrées d’argent et sa gestion. Il revient au comité de mener un travail d’évaluation de l’institution afin de revenir sur le statut, le nombre, les compétences et les besoins en ce qui concerne le personnel de l’université», a renseigné le secrétaire du comité intérimaire de gestion de l’Udc, Moussa Saïd. Ce dernier met surtout l’accent sur la gouvernance de l’institution «pour assainir» et sur un plan stratégique devant permettre le développement de l’Udc. De son côté, le recteur auprès du ministère de l’Education nationale, Kamaliddine Afraitane, insistera sur la capacité de l’université à prôner la cohésion sociale. «L’Université des Comores se doit de favoriser la cohésion sociale. Le chef de l’État est revenu sur cet aspect. C’est pourquoi les réformes doivent être lancées pour qu’il y ait des formations qui peuvent se trouver spécifiquement dans chaque île. Cette initiative favoriserait la mobilité des étudiants, que ces jeunes se connaissent et connaissent leurs iles. Dans ce contexte, nous n’aurions pas les mêmes filières dans chaque site universitaire», a-t-il proposé avant de revenir sur le caractère autonome de l’Université.
Dans ce volet, le recteur n’oubliera pas de préciser «qu’autonomie ne signifie pas indépendance» que cette institution publique «doit composer avec le gouvernement pour assurer son développement». Si le comité intérimaire de gestion de l’Université ambitionne de mettre en place une seule vision dans les mois et prochaines années, bannir la politique dans l’éducation, amorcer des changements et évaluer les progrès de l’institution, 15 ans après sa création, «nous devons savoir que l’Université ne peut rien faire sans l’accompagnement du gouvernement», dit-on «pour faciliter le fonctionnement de l’Université et faire en sorte que les jeunes comoriens apprennent à cohabiter ensemble», «le chef de l’État a pris les choses en main et nous a présenté ses directives par rapport à l’évolution de l’Université après 15 ans d’existence», selon les propos de Kamiliddine Afraitane. Quant à une éventuelle prolongation des quatre mois initialement offerts au comité pour assainir l’université, Moussa Saïd estime que «seul le gouvernement peut s’y prononcer en fonction des résultats obtenus par le comité».