Le syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a annoncé, le lundi 12 juin lors d’une conférence de presse, qu’une grève à l’échelle nationale débuterait dès ce mardi. Cette grève durerait «jusqu’à ce que la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur atterrisse à l’Assemblée nationale».
Les grévistes demandent que la version amendée de la loi sur l’enseignement supérieur, adoptée en décembre 2022, soit déposée à l’Assemblée pour examen. Selon le Sneuc, ce texte est incomplet. Un préavis de grève a été déposé la semaine dernière auprès des autorités, mais malgré les multiples échanges avec ces dernières, « aucune réponse satisfaisante » ne lui a été donnée.
Le secrétaire général du Sneuc, Abdou Saïd Mouignidaho, a fait savoir qu’à l’issue d’une conférence de presse tenue le 31 mai, une rencontre a été organisée avec le secrétaire général du gouvernement. Ce dernier les a bien accueillis et, dans ce contexte, le Sneuc a salué son soutien. «Nous avons obtenu un accord avec le secrétaire général. Il nous a promis de programmer la présentation de cette loi lors de la conférence des ministres cette semaine, avant de la transmettre au conseil national », a-t-il expliqué, ajoutant toutefois : « Mais il nous semble imprudent de céder en cette première phase. Bien que nous ayons confiance aux discussions que nous avons eues avec lui, nous nous sommes mis d’accord pour entamer cette grève, plus précisément après les examens. C’est un incident que nous subissons, mais au fond, personne n’est satisfait de ce qui se passe».
Adapter l’ancienne loi à la nouvelle Constitution
Au cours des six dernières années, le gouvernement a évoqué la nécessité d’adapter l’ancienne loi sur l’enseignement supérieur à la nouvelle Constitution. Cependant, le nouveau texte adopté est loin de faire l’unanimité, notamment parmi les enseignants. Ceux-ci ont soumis une série d’amendements qui n’ont toujours pas été déposés à l’Assemblée.
Cependant, le Sneuc a également tenu à présenter des excuses aux parents et aux étudiants en particulier.Il affirme n’avoir reçu aucune réponse concernant cette problématique. « Après 6 ans de préparation, on nous présente une loi qui ne tient pas compte de l’avenir de l’institution en termes de développement. Que vont devenir ceux qui ont enseigné pendant toute cette période transitoire ?», s’est interogé le secrétaire général.