Le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a réaffirmé, hier mardi 23 juin, sa détermination à poursuivre la grève illimitée entamée le 19 juin dernier. Lors d’un point de presse tenu à l’École de santé à Moroni, les représentants syndicaux ont dénoncé l’absence de réponse formelle aux revendications transmises au gouvernement.
Des doléances pas satisfaites
«Nous avons adressé un courrier de préavis de grève à plusieurs autorités. Jusqu’à présent, seules des réponses verbales ont été apportées », a déploré Youssouf Boinaheri, secrétaire général du Sneuc. Selon lui, cette attitude traduit «un mépris pour la condition de l’enseignant comorien, dont le statut, les conditions professionnelles et la reconnaissance ne cessent de se dégrader». Parmi les principales revendications portées par le syndicat figurent la régularisation de l’arrêté de 2016 nommant 23 enseignants-chercheurs, ainsi que l’harmonisation des qualifications conformément aux dispositions transitoires de la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur. Des demandes, assure le syndicat, «qui ne requièrent pas nécessairement des dépenses budgétaires mais relèvent du respect des textes existants ».
Face à cette situation, certains enseignants, lassés de l’immobilisme, auraient «quitté l’Université des Comores pour d’autres institutions où leurs droits sont garantis », a soutenu Boinaheri. Le Sneuc réclame également la mise en œuvre effective de la nouvelle loi régissant l’enseignement supérieur, notamment à travers la nomination des responsables administratifs clés. « Actuellement, l’Université fonctionne sans secrétaire général, sans directeur des ressources humaines, ni directeur de la coopération internationale, ni chef des études et de la scolarité. Une telle carence compromet gravement le fonctionnement de l’institution», a dénoncé le syndicaliste.
Enfin, le Sneuc regrette de ne pas avoir été associé au processus des assises sur l’éducation nationale. «Nous avons adressé une demande de participation qui est restée sans réponse», a conclu Youssouf Boinaheri, qui a appelé les autorités à une «prise de conscience urgente pour éviter un enlisement durable de la crise».