A l’université des Comores, la proclamation des résultats des examens du second semestre, prévue le 2 juin prochain, et les sessions de rattrapage risquent d’être ajournées pour ne pas dire qu’elles sont compromises.
En effet, le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a annoncé samedi dernier, lors d’une conférence de presse à Moroni, que “même si nous voulions assurer la correction et le reste, on ne pourrait pas, faute de moyens.
La grève s’est imposée et bien sur, nous allons camper sur notre position si le gouvernement continue de saboter le protocole d’accord”. Hassane Youssouf, secrétaire général du Sneuc, estime que la manière dont le gouvernement gère l’Udc pénalise l’établissement.
Il reproche au gouvernement de “mélanger les choses et de condamner l’université”. “Ce que ne comprend pas le gouvernement, c’est la différence entre la gestion de Saïd Bourhane, président de l’université, et le fonctionnement de l’institution”.
Le syndicat déplore le fait que “la gestion actuelle constitue un frein à l’octroi du manque à gagner pendant que l’université se meurt au vu et au su de tout le monde. En pénalisant le président Bourhane, on tue sciemment l’université”.
“L’université se meurt”
En plus de ces difficultés, “les chefs des composantes sont endettés au nom de l’université. Ils ont dû, pour la plupart, faire des emprunts afin d’assurer les examens du second semestre et aujourd’hui, ils sont livrés à eux-mêmes pendant que le gouvernement célèbre l’émergence à Ndzuani”, raille Hassane Youssouf.
Avant d’ajouter que l’éducation, “mise à mal jusqu’ici”, est un élément clé de l’émergence. “Nous reconnaissons que la gestion du président Bourhane n’est pas exempte de tout reproche mais il faut séparer sa gestion du fonctionnement de l’université sinon cette dernière ne survivra pas”.
Mais si “le gouvernement veut saboter l’autonomie de l’université, qu’il le dise et mette en place d’autres textes car ceux en vigueur ne permettent pas ces piétinements”. Ces propos font, notamment, écho à la note du directeur de la Fop qui a décidé de faire intégrer et transférer les agents de l’Udc dans le fichier Gise dès le paiement du mois de mai.
Pour ce qui est du paiement justement, le gouvernement a versé les 73 millions devant servir au paiement du mois d’avril, mais l’Udc peine à trouver les 35 millions supplémentaires pour payer son personnel.
Au niveau des contractuels, Youssouf Soidiki, contrôleur général du Sneuc, demande à ce que “ceux qui ont déjà eu plus de trois contrats soient régularisés ou licenciés puisque la loi du travail ne permet pas à un employeur de donner des Cdd indéfiniment”.