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Enseignement :«Les élèves peinent à comprendre les mathématiques»

Enseignement :«Les élèves peinent à comprendre les mathématiques»

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Des enquêtes menées dans le cadre des assises nationales sur la transformation de l’éducation ont révélé que les élèves, en particulier ceux du primaire, ne comprennent pas bien les matières de base, notamment les mathématiques.

 

Dans le document final des assises nationales sur la transformation de l’éducation, il a été révélé que les élèves rencontrent des difficultés à comprendre les mathématiques, les sciences physiques, naturelles et technologiques. Ce diagnostic élaboré à l’issue d’une enquête conjointe menée dans les îles n’a pas donné trop de détails sur ce problème. Mais d’après l’un des experts qui pilotaient les assises, ce problème a été décelé dès le primaire. «Nous interrogions des usagers, des enseignants, des parents et ont tous confirmé que les élèves peinent à comprendre les cours de français, la langue d’enseignement ainsi que les mathématiques. Une fois au collège, les élèves n’arrivent pas à lire ni à comprendre le français. Cela rend compliqué l’assimilation des autres disciplines fondamentales en particulier les scientifiques», analyse Ali Abdoulahamid, dans un entretien accordé à Al-watwan.


L’ex-doyen de la Faculté de lettres et des sciences humaines, a avancé une des raisons qui expliquent l’incompréhension de ces matières. L’expert a cité parmi les responsables, les enseignants du primaire eux-mêmes. «Les mathématiques ne sont pas bien enseignées. Beaucoup ont du mal à maitriser le programme scolaire, en particulier celui des CM1 et CM2, des classes pourtant chevrières du niveau primaire», souligne Ali Abdoulhamid. Mais, à l’entendre, ces lacunes commenceraient depuis l’Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation (Ifere). « Pendant leur formation, on ne leur enseigne pas le programme scolaire en vigueur. Résultat, une fois sur le terrain, certains rencontrent des difficultés et se perdent au détriment des apprentis», regrette l’enseignant de grammaire critique. C’est ainsi qu’à la fin des assises sur l’éducation, on a recommandé le renforcement de l’éducation de base, l’enseignement du français à tous les niveaux ainsi que les disciplines scientifiques.

Moins de scientifiques au bac

Une recommandation motivée surtout par le faible effectif des candidats issus des séries scientifiques pendant le baccalauréat. «Selon nos enquêtes, au cours de ces cinq dernières années, les candidats littéraires représentent toujours entre 67 et 70% de l’effectif global. Les élèves de la Tc et D, varient entre 30 et 33%. C’est ce constant qui nous a poussés à nous intéresser aux causes lointaines de l’absence de scientifiques au bac», explique Ali Abdoulhamid, qui faisait partie des experts des assises sur l’éducation, qui ont pris fin le 3 juillet dernier.


En effet, rien que pendant la session 2025, au niveau de Ngazidja, les candidats de la TA4, représentaient eux seuls plus de la moitié des effectifs au bac. Même tendance pour l’année précédente. En 2023 aussi, sur l’île de Ndzuani, les candidats de la série C étaient estimés à 129, soit 2.06% de l’effectif global (6262). «Dans le Plan Comores émergeant, les prévisions voudraient que la tendance soit inversée jusqu’à obtenir, d’ici à 2028, près de 48% de candidats scientifiques au baccalauréat. Car pour développer ce pays, nous avons aussi besoin d’ingénieurs. Voilà pourquoi il faut mettre l’accent sur l’enseignement de base», note l’ancien doyen de la faculté des lettres.

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