Dans une conférence de presse le 9 février dernier à Moroni, le ministre de l’Education a annoncé que dès l’année prochaine, les enseignants auraient à faire le choix entre le public et le privé
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Depuis, les langues se délient. Selon le directeur chargé des relations avec les écoles privées de Ngazidja, Omar Chehani, cette mesure fait partie des recommandations issues des assises nationales sur l’éducation. Il a été convenu, au cours de cette table-ronde, de procéder à une refonte du système éducatif national, à commencer par les textes tels que la loi sur l’orientation, le statut des écoles privées, les conditions d’ouverture d’un établissement scolaire privé, etc. ‘‘Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit aux responsables des écoles privées, car toutes ces réformes en cours n’ont qu’un seul objectif : améliorer notre enseignement et réorganiser le secteur éducatif privé. C’est pourquoi nous les avons toujours associées dans toutes ces démarches», a-t-il assuré. Et d’ajouter que pendant toutes ces consultations, aucune difficulté majeure n’a été soulevée.
Une décision unilatérale
Selon lui, la nouvelle mesure obligera, en effet, les enseignants à faire un choix entre le public et le privé. «Les commissariats travaillent toujours avec le ministère de l’Education ; donc nous nous engagerons à respecter les décisions du ministère. D’ailleurs, le gouverneur Hassani Hamadi avait annoncé lors de son investiture que les enseignants allaient devoir choisir entre le secteur public et privé», a-t-il rappelé.
La directrice de cabinet du ministère de l’Education, Fatuma Elyas, a, de son côté, fait savoir que de profondes réformes seraient bientôt mises en œuvre. Tout sera ficelé lors des assises du mois d’avril prochain, prévient-on.
La Coordination des écoles privées de Ngazidja dénonce, toutefois, une ‘‘décision unilatérale’’ et dément avoir été impliquée dans la démarche. «Récemment, le ministre de l’Education nationale nous a convoqué pour nous annoncer cette mesure. C’est vraiment regrettable. Une telle mesure aurait du faire l’objet d’une profonde réflexion entre les acteurs, malheureusement cela n’a pas été le cas», a déploré Soidridine Youssouf, président de la coordination.
Selon lui, si les enseignants du public se tournent souvent vers le secteur privé, c’est parce qu’ils seraient «sous employés». «Actuellement, les enseignants du public ont entre 6 h et 8 h de temps par semaine au lieu de 10 h», a-t-il indiqué. Avant de poursuivre : « S’ils décident d’imposer ce choix et que nous perdons nos enseignants, nous serons obligés de faire appel à des étrangers. Un choix qui ne sera pas sans conséquence dans la mesure où les écoles privées du pays représentent plus de 50% de l’enseignement».