Les autorités nationales et les différents partenaires au développement sont réunis au Retaj durant trois jours pour la revue sectorielle du Plan de transition du secteur de l’éducation (Ptse). Ce plan a identifié les difficultés du système grâce à une analyse approfondie menée par différents acteurs du secteur. Adrien Boucher, spécialiste en éducation du Partenariat mondial pour l’éducation (Pme) explique que pour répondre aux besoins et à la réalité du terrain, le Ptse est structuré sur trois domaines principaux qui sont l’accès et l’équité, la qualité des enseignements et des apprentissages et enfin la gouvernance et l’efficacité du système. Maintenant, «il revient aux différents acteurs de trouver des solutions dans ces domaines». Pour ce qui est du financement «il y a un projet qui est en place depuis l’année écoulée avec l’appui de l’Unicef et il a pour objet de contribuer à la mise en œuvre du Ptse. On reprend les mêmes points que ceux du Ptse avec comme finalité de garantir un meilleur accès à l’éducation et une meilleure rétention des enfants sur l’ensemble du territoire national». A en croire l’expert, le taux de scolarisation est en hausse mais dans le même temps certains enfants ne vont pas jusqu’au bout de leurs scolarités et quittent l’école dès le primaire ou le collège. Le projet financé par le Pme essaie donc de remédier à cette situation.
Pour ce qui est de la qualité, il y a eu des réflexions sur le corps enseignant notamment au niveau des effectifs qui sont peu nombreux, comparés au nombre d’élèves.

Renforcer la formation initiale mais aussi revoir les manuels qui sont utilisés

Dans ce même volet, «il faut renforcer la formation initiale mais aussi revoir les manuels qui sont utilisés. Cependant, je tiens à souligner que le gouvernement et ses partenaires ont déployé de nombreux efforts et que des avancées ont été enregistrées. Donc, tout n’est pas à revoir. Il faut bâtir sur ce qui existe et ne surtout pas tout recommencer», affirme Adrien Boucher qui rappellera par ailleurs l’élaboration du Plan sectoriel de l’éducation (2021-2030) qui va être la colonne vertébrale du secteur éducatif d’où l’importance de cette revue. L’intéressé déclare qu’il faut «capitaliser les efforts déployés et les progrès enregistrés. Tout cela va être présenté lors de cette revue. Il faut toutefois noter qu’il y a eu des difficultés et des retards dans la mise en œuvre des activités qui étaient prévues dans ce plan de transition. Il va donc falloir redoubler d’efforts».
Et comme le ministre de l’Education l’a souligné, «le président de la République a désigné l’année 2020 comme l’année de l’Education, ce qui souligne un engagement fort du gouvernement dans ce secteur et souligne son importance dans le pays. On espère que cela sera suivi sur le terrain» parce que c’est «dans l’intérêt du Plan sectoriel de l’éducation d’essayer de renforcer la gouvernance puisque le manque de suivi met en question les capacités des autorités nationales à piloter la mise en œuvre des plans. Cela se répercute aussi sur la capacité des partenaires à se coordonner entre eux-mêmes et de coordonner leur appui», tient à faire savoir Adrien Boucher.
Bientôt auront lieu les assises nationales sur l’éducation. L’expert estime ainsi que les résultats des travaux de cette revue sectorielle de trois jours auront un impact important sur les assises nationales. «Je pense qu’un accent particulier doit être mis sur la gouvernance. La concertation autour du Ptse et de son pilotage doit aussi être revue. Le gouvernement doit aussi prioriser les actions qui sont nécessaires et utiliser à bon escient le peu de ressources dont il dispose», a-t-il suggéré.