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Etudes supérieures en France : Plus de 60 demandes de visas "rejetées" depuis le 2 juillet

Etudes supérieures en France : Plus de 60 demandes de visas "rejetées" depuis le 2 juillet

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Malgré un communiqué de l’Ambassade de France levant partiellement la suspension d’octroi de visas, les étudiants comoriens ont du mal à obtenir un visa. Pour le moment, il y aurait eu « une soixantaine de refus », selon un Collectif d’étudiants comoriens sidéré par ce chiffre. Pour ce Collectif, créé dans la foulée, les chiffres à leur disposition cacheraient des réalités difficiles à analyser tant le service consulaire de l’Ambassade reste muet sur la question. Contacté hier, l’ambassade de France à Moroni n’a pas souhaité donner suite pour l’instant à notre demande.

 

La nouvelle avait suscité un espoir chez plusieurs étudiants comoriens qui se sont inscrits cette année dans les universités de la France. En affichant une note annonçant la levée de la suspension  des visas pour les étudiants, le 2 juillet, l’ambassade de France donnait  «un  bon signe» en épargnant les étudiants de la crise diplomatique actuelle.


Le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, avait laissé entendre, lors d’une conférence de presse tenu quelques jours plus tôt,  un probable «déblocage» pour les étudiants et les malades. Une décision qui a été saluée par plusieurs personnes, notamment les principaux concernés. Malheureusement, tout semble ne pas aller dans le bon sens. L’euphorie laisse la place au pessimisme. La raison ? Les étudiants peinent à avoir  un visa. Depuis le 2 juillet, environ, 61 demandes ont été « rejetées », selon un Collectif des étudiants souhaitant poursuivre leurs études en France. De quoi inquiéter les étudiants ayant reçu des réponses favorables dans les universités françaises, et qui n’attendent que le visa pour faire leurs valises.  

Trois motifs récurrents

Ces étudiants se disent sidérés et n’arrivent pas à comprendre ces refus en cascade. Dans un entretien accordé avant-hier samedi, 25 août  à Al-watwan, Soilahoudine Ben Abdou et ses deux camarades expriment leur «inquiétude».  «Nous avons commencé à mener ce combat depuis l’annonce de la suspension des visas des ressortissants comoriens au mois de mai. Une rencontre avec le responsable de campus France avait eu lieu. Lorsqu’ils ont décidé d’épargner les étudiants nous avons été informés dans la foulée par e-mail. Concernant ces refus enregistrés, le campus nous a fait comprendre qu’il n’avait aucune information à nous donner», a expliqué, Soilahoudine Benabdou.


Ce groupe qui a déjà rencontré un avocat, voudrait s’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères. Vu que ce dernier se trouvait en voyage, le collectif des étudiants comoriens inscrits dans les universités françaises a préféré faire part de leur inquiétude via les medias.  S’agissant des motifs mentionnés dans presque tous les dossiers rejetés, ils tourneraient, selon toujours eux, autour de ces trois points : la prise en charge, la chambre et des réticences sur la nature du séjour en France. Or «certains étudiants présentent des dossiers  complets», selon lui.


La délivrance des visas est une prérogative exclusive réservée à la seule appréciation du Consulat même si celui-ci est tenu de fournir les motifs en cas de refus de visas.
Pour constater les faits, nous nous sommes rendus sur place. Devant l’Ambassade, nous avons demandé aux étudiants venus récupérer leurs passeports. A la sortie de l’ambassade, C’est la désolation. Pas plus tard que jeudi dernier, il y a eu 14  refus. Ce qui est bizarre, même ceux qui ont réservé des chambres privées n’obtiennent pas de visas. Pourtant ce choix ne posait aucun problème car il  permettait aux étudiants d’éviter les difficultés liées à l’hébergement. Sans oublier l’argent que certains dépensent pour louer ces chambres et qui n’est pas remboursable», a déploré Rafiou Mohamed.


Cet étudiant en attente du «fameux sésame» pense que le refus des 61 étudiants laisse planer un pessimisme ambiant chez les autres étudiants comoriens souhaitant poursuivre leurs études dans l’Hexagone. «Certains sont découragés et n’ont pas la force d’aller faire des recours, pendant que les autres attendent avec tristesse leur tour, sans espoir.»,  regrette-t-il. Au cours de notre entretien, les jeunes disaient ne pas connaître le nombre exact des personnes qui ont déposé des demandes de visas à l’ambassade ni le chiffre de visas accordés. En 2018, on estime à 1000 inscriptions faites à travers campus France. Al-watwan a tenté de faire réagir hier l’ambassade de France à Moroni mais celle-ci n’a pas souhaité donner suite pour l’instant à notre demande.

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