Une vingtaine d’étudiants comoriens partis au Maroc fait désertion après leur entrée sur le territoire. Et voilà une nouvelle qui risque de ternir l’image des étudiants dans le Royaume, plus particulièrement ceux qui sont en attente de visa.
Ces étudiants, 25 au total, partis au Maroc, récemment après des mois d’attente, n’ont pas tous répondu à l’appel dans les instituts dans lesquels ils s’étaient inscrits. Sur un effectif de cinquante étudiants, il y aurait seulement 23 qui se sont présentés dès leur arrivée, dans les amphithéâtres.
Les vingt-sept qui restent n’ont pas franchi le seuil de leurs instituts. Personne ne sait où ils sont. Le bémol, même le chef du mouvement des étudiants qui manifestait sans cesse à Moroni pour réclamer des comptes, «fait partie des déserteurs», nous dit-on.
En cours de traitement
C’est un ressortissant comorien qui vient chaque année dans le pays pour faire la promotion de son institut marocain qui a révélé l’information à la direction de l’enseignement supérieur. Selon lui, cette absence expose les instituts en question à des problèmes auprès des autorités. Ces établissements auraient, pour le moment, saisi leur ministère de l’Education.
Au mois de novembre, le Maroc avait délivré 50 visas. Environ, 40 d’entre eux étaient des bacheliers.
«La partie comorienne n’a officiellement été saisie. Mais, à l’avenir, nous serons vigilants», a prévenu le directeur de l’enseignement supérieur, Ali Mohamed, qui a précisé que le chiffre exact de dossiers est de 495 au lieu de 511. La semaine dernière, un groupe d’étudiants avait organisé un sit-in tout près du palais présidentiel toujours pour demander des nouvelles.
L’on se demande si cette «désertion» n’aura pas un inconvénient sur leur sort. Le 31 décembre, les deux ambassadeurs, comorien et marocain accrédités en Tanzanie, ont échangé sur le sujet. Selon le diplomate du Royaume, le dossier des étudiants comoriens se trouve actuellement à la direction des affaires consulaires et sociales à Rabat, ils sont en plein traitement.
Il a toutefois précisé qu’ «il y a beaucoup de points qui doivent être clarifiés mais qu’ils vont tout faire pour régler le maximum de dossiers dans les meilleurs délais», aurait-il promis à en croire le patron de la direction de l’enseignement supérieur qu’Al-watwan a pu joindre jeudi dernier. L’ambassadeur comorien à Dar-es-salam devait renouer le contact hier avec son homologue marocain qui, pour sa part, était appelé en urgence à Zanzibar et n’avait pas pu rencontrer l’ambassadeur des Comores à Dar-Es Salam, Ahmada El Badaoui Mohamed.
Avant l’octroi du visa, on apprend que les dossiers suivent «un canal habituel» composé de trois ministères marocains : Affaires étrangères, Enseignement supérieur, ministère de la Formation professionnelle.