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Examens nationaux de fin d’année scolaire : Les habitants de Nkurani-ya-sima refusent de laisser leurs candidats composer à Uziwani

Examens nationaux de fin d’année scolaire : Les habitants de Nkurani-ya-sima refusent de laisser leurs candidats composer à Uziwani

Éducation | -   Abouhariat Said Abdallah

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A Nkurani-ya-sima, après les 83 candidats au Concours d’entrée en sixième et Cepe, 241 autres pourraient eux aussi ne pas se présenter aux examens nationaux. 137 élèves de la terminale et 104 devant composer le Bepc risquent en effet de ne pas pouvoir candidater à ces examens à cause d’une décision prise par la communauté pour contester contre la non-ouverture d’un sous-centre à Nkurani-ya-sima poussant les élèves de cette localité à se rendre dans le sous-centre d’Uziwani. «Comment peut-on déplacer 83 candidats, enfants de dix ans ou moins, pour l’entrée en sixième, 104 candidats pour le Bepc, et 137 candidats pour le Bac, vers un sous-centre de 20 à 60 candidats avec une distance de 10 à 15km ?». A quelques jours du bac, l’avenir d’une centaine d’élèves est suspendu à une question somme toute futile.

 

Les 324 élèves de la localité de Nkura-ya-sima, dans le Mbadjini, inscrits cette année aux différents examens nationaux de l’enseignement général, risquent de ne pas composer dans leurs centres respectifs. D’ores et déjà, les 83 candidats au Concours d’entrée en sixième et Cepe, au lieu de 30 que nous avions écrit dans notre parution de lundi, ne se sont pas présentés au sous-centre d’Uziwani samedi dernier. La raison ? Une délégation du village, forte d’une dizaine de personnes et conduite par Youssouf Soidiki, ancien délégué à l’Urbanisme, s’est présentée dans les locaux d’Al-watwan, hier, pour s’expliquer.


En effet, aussi «les 137 élèves devant composer au baccalauréat, qui commence samedi prochain, et les quelques 104 élèves devant composer au Bepc, qui commence le 15 juillet, n’iront pas composer au centre d’Uziwani», fait savoir la délégation. Pourquoi ? Telle a été la question en un moment où les villageois de Nkurani semblent bien partis pour camper sur leur position. Il est rapporté que cela remonte à près de sept mois, les responsables locaux ont sollicité aux autorités compétentes l’ouverture d’un sous-centre d’examen dans cette localité d’environ 6.119 habitants. Mais il s’est avéré que cette demande n’a pas eu l’agrément ni du ministère de l’Education nationale ni des directions des offices des examens et concours de l’île comme de l’Union. Ensuite, le village a saisi le Secrétaire général du gouvernement, par un courrier du 25 juin dernier, pour lui exprimer son mécontentement et demander la raison fondée du refus.

Un sous-centre ou rien

Pourtant, à en croire la délégation de Youssouf Soidiki, la localité dispose des infrastructures aux normes pour accueillir un sous-centre. Les délégués soutiennent être mieux équipés par rapport à d’autres sites d’examens autorisés. Selon le courrier, Nkura-ya-sima serait doté d’un collège et d’un lycée avec les conditions maximales, soit une capacité d’accueil de neuf salles équipées, trois bureaux pour l’administration et une salle des professeurs. Sur les neuf autres salles de classe en construction, deux sont déjà opérationnelles et le reste des travaux aurait atteint les 80% de réalisation. «L’établissement abrite, en outre cinq, latrines, une salle de bain, une cour de recréation de 450 m2, une clôture sécurisée avec un portail métallique, un gardien et un portier», indique-t-on dans le courrier. Le collège compte 294 élèves, soit 9 divisions, et le lycée, 238 élèves, soit 6 divisions. Autant de raisons avancées pour estimer qu’il leur revient de «droit» de disposer d’un sous-centre pour les examens nationaux.


«Comment peut-on déplacer 83 candidats, enfants de dix ans ou moins, pour l’entrée en sixième, 104 candidats pour le Bepc, et 137 candidats pour le Bac, vers un sous-centre de 20 à 60 candidats avec une distance de 10 à 15km ?» Youssouf Soidik s’interrogé ainsi estimant qu’il n ya pas de logique et que le gouvernement est censé faciliter la vie des citoyens et non le contraire.


«Dembeni, Inane, Simbusa, Uziwani, Mohoro, Fumbuni et Mdjankanywa disposent tous de sous-centres, pourquoi pas Nkurani-ya-Sima, surtout que nous sommes mieux équipés et comptons plusieurs élèves et candidats aux examens nationaux par rapport à certains villages ?»  s’est aussi interrogé un autre interlocuteur. Ustadh Mohamed Boina, ancien député et enseignant au lycée  Aboubakar Swiddik a tenu à clarifier la revendication de sa localité. «Nous n’avons aucunement demandé la fermeture d’un centre, comme on nous accuse, nous demandons à ce qu’on ouvre un sous centre à Nkurani», affirme-t-il.


Quant à la décision d’interdire leurs enfants d’aller composer à Uziwani, les interlocuteurs indiquent que «c’est une décision réfléchie, bien que prise avec regret « et que «ce sont les autorités qui sacrifient ces enfants et non le village». Maintenant, il reste à savoir la réaction des autorités compétentes face à un dilemme risquant de compromettre l’avenir de la jeunesse pour des conflits intercommunautaires futiles, en somme.


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