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Examens nationaux : à qui revient le droit de surveiller?

Examens nationaux : à qui revient le droit de surveiller?

Éducation | -   Abouhariat Said Abdallah

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«L’enseignant est la seule personne qui devrait être autorisée à surveiller les examens», soutient le directeur des ressources humaines du commissariat à l’Education qui estime que s’il manque des enseignants, cette tâche devrait être assurée par des agents de l’Education et «personne d’autre». Ce n’est visiblement pas le cas…

 

Ces dernières années, les examens nationaux ont rencontré plusieurs couacs dans plusieurs domaines. Parmi eux, la surveillance qui est, trop souvent, confiée à des personnes, qui ne sont pas du domaine et commettraient, souvent, des bavures qui peuvent causer des torts aux élèves.

On peut citer l’exemple de cette femme qui, lors du Bepc passé, a lu les consignes des examens adressées aux élèves à la place de la dictée. Lors des examens, il est difficile de distinguer les autres individus de l’enseignant, seule personne habilitée à assurer la surveillance.

Par ailleurs, la direction des ressources humaines du commissariat à l’Education à Ngazidja a mis en place un projet d’identification et de sécurisation de l’enseignant comorien. Une manière de «trouver une solution aux désagréments fréquents qui se présentent surtout en période d’examen, mais également pour sécuriser ce dernier». Il s’agit d’un projet qui vise à doter les enseignants et les autres agents du commissariat à l’Education, des badges d’identification.

«L’enseignant est la seule personne autorisée à surveiller les examens nationaux», précise le directeur des ressources humaines du commissariat à l’Education, Ali Mohamed Moindjie. Il estime que s’il manque des enseignants, cette tâche devrait être assurée par des agents de l’Education et «personne d’autre».

Taximan et contrôleur

Cet enseignant de profession dit avoir déjà surveillé un examen avec un ancien élève à lui, qui n’a pas eu la chance de réussir et qui s’était reconverti en taximan. Et «depuis j’ai arrêté la surveillance et resté dans la correction des copies des examens et les interrogations orales», confie-t-il. Selon lui, ce genre de personne n’a pas d’esprit pédagogique et passe outre les considérations pédagogiques auxquelles on doit s’en tenir dans une salle d’examen.

 

«Des fois, il contribue à l’échec de l’élève, car au lieu de le sanctionner en cas de fraude, il le laisse faire, pensant l’aider. Et cet élève sera suspendu par la suite par le surveillant de couloir», explique Ali Mohamed Moindjie qui insiste à clarifier que ce projet vise par ailleurs à laver les enseignants des accusations sur des fautes qu’ils n’ont pas commises.

A ce jour, plus de 1000 cartes ont été déjà distribuées aux enseignants pendant que les autres ont commencé à déposer la demande pour recevoir les leurs.

«Nous avons plus de trois milles agents à doter de ces badges d’identification, mais la décision de les utiliser lors des examens revient à mes supérieurs hiérarchiques», avance Ali Mohamed Moindjie.

Pour sa part, le directeur de l’office des examens et concours de Ngazidja (Oec) fait savoir que l’examen de baccalauréat nécessite deux surveillants par salle et un surveillant de couloir pour six salles de classe. Et pour cette année, l’Oec aura besoin de sept cent trente deux surveillants de salles et soixante et un de couloirs. Toutefois, il est autorisé à engager 40 surveillants de couloirs pour les 366 divisions qui vont abriter le baccalauréat. Quand au brevet d’étude du premier cycle, l’Oec a besoin de 616 surveillants pour 308 divisions, tandis que l’examen d’entrée en sixième qui sera composé dans 244 salles nécessite 488 surveillants. Cela uniquement à Ngazidja.

Concernant la surveillance, si les autorités de l’Education consentent à appliquer cette mesure d’utilisation des badges, toute personne convoquée doit être munie de son accréditation d’enseignant pour l’accès aux centres d’examens. Et cette mesure s’appliquera pour tout le corps enseignant, public et privé.

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