Voilà une nouvelle qui va réjouir les candidats qui s’apprêtent à composer le Brevet d’études de premier cycle (Bepc). Le ministère de l’Éducation nationale a suspendu temporairement la mesure qui interdisait aux candidats non admis au concours d’entrée en sixième de prendre part aux épreuves du Bepc. L’information a été confirmée hier mercredi à la fois par le secrétaire général du ministère de l’Éducation, Soulaimana Soilihi, et le directeur général de l’Office national des examens et concours(Onec), Abdou Ali.
A en croire les deux responsables, la décision a été prise parce que les autorités ont constaté que de nombreux élèves étaient pénalisés alors que la première responsabilité incombait aux chefs d’établissements. Certains d’entre eux considérés comme trop conciliants laissent les élèves recalés à passer en classe de 6ème en se contentant juste de la moyenne annuelle malgré les risques que cela représente. En effet, la loi en vigueur régissant les examens nationaux dispose clairement que sans le diplôme de l’examen d’entrée u sixième, le candidat ne pourra pas prendre part au Bepc.
Si l’Onec applique cette mesure depuis quelques temps, c’est surtout l’année dernière que la décision a fait beaucoup parler sans doute en raison du nombre de dossiers rejetés : 177. De nombreux parents ont essayé d’obtenir une dérogation sans succès. Tous ces candidats recensés au niveau national ont malheureusement raté le Bepc car ne possédant pas le fameux diplôme octroyé après l’obtention de l’entrée en sixième. Mais ils vont donc pouvoir se racheter cette année. “Non seulement ceux de 2021 seront autorisés, mais les autres inscrits en 3ème n’auront pas à s’inquiéter”, a assuré le directeur de l’Onec. Selon lui, tous les élèves qui se trouvent au collège actuellement, c’est-à-dire de la 6ème jusqu’en 3ème seront autorisés à prendre part aux examens du Bepc le moment venu même s’ils ont jamais eu le concours d’entrée en sixième. “Par contre, les élèves qui sont en CM2 cette année, tout comme ceux qui sont en classe inferieure ne bénéficieront pas d’une dérogation “, a prévenu Abdou Ali.
Des sanctions pour les établissements
Pour les candidats du baccalauréat, rien n’a changé. Le versement d’un relevé de note du Bepc dans les dossiers suffit. Ce document aide à retracer le cursus scolaire de l’élève, c’est d’ailleurs l’objectif recherché par les organes en charge de l’organisation des examens nationaux. Malheureusement, partout, et c’est devenu une règle dans la plupart des établissements scolaires pour passer en 6ème, il suffit d’obtenir une moyenne supérieure ou égale à 10 à la fin de l’année. Ce manque de contrôle est à l’origine de ce laisser-aller qui a fini par entacher l’image de l’examen d’entrée en sixième.
Avec le taux de réussite élevé constaté chaque année après la délibération des résultats, certains se posent même des questions sur la nécessité de le garder. Mais pour des agents des services d’examen pour redorer l’image du sixième, les écoles primaires n’ont qu’à se conformer aux textes. “ Si nous ne voulons pas respecter la loi, pourquoi organiser cet examen et perdre tout ce temps”, s’interroge l’un d’entre eux. Pour durcir un peu le ton, le ministère de l’Éducation songerait à infliger des sanctions aux établissements scolaires qui ne veilleront pas au respect de cette disposition.